Nouvelle semaine, la vie reprends, mais pas pour tous ...
Un peu las de reprendre les polémiques où je les avais laissés, de subir sur FB les messages « d’influenceurs » dirigés ou spontanés lutter contre telle initiative de traitement ayant échappé à la vigilance des mercantis ou contre de paisibles joggeurs exerçant à 50 mètres les uns des autres …
Il sera toujours temps d’y revenir, mais, ce matin, tristesse, deux toubibs de plus sont morts, 500 soignants sont infectés … et sûrement bien d’autres, alors, comment écarter leurs demandes, leurs prières, même trop orientées ?
Pour nos toubibs, j’ai des excuses à faire …. Aux temps heureux, je grognais : rendez vous portés aux calendes, l’incertitude de vivre assez longtemps pour atteindre la date promise et aussi, nos belles régions devenues déserts médicaux, les jeunes refusant de s’établir ailleurs que dans les grandes villes …. Bref, le sentiment d’une nouvelle génération médicale de petits bourgeois.
J’avais tort, dans notre triste époque, cela était normal.
Qui suis-je, et quoi reprocher à ces jeunes gens : de longues années d’études, même payées par papa, ça a son prix. Vouloir en échange une vie confortable, n’est-ce pas normal, quand le vulgaire des commerciaux, agent de banque boursicoteur ou décideur véreux obtient plus.
Nous avions seulement été mal habitués par de trop grands hommes.
Mon tout premier toubib exerçait sur une place de ma ville natale. Ses consultations, à 13 heures 30 précises, après son repas, rassemblaient une bonne vingtaine de personnes. Un rite immuable : les « papiers » d’abord, qui ne payaient pas, les autres ensuite et jusqu’au soir : ils ne payaient pas tous. Le reste du temps il avait ses visites. Sans dimanches, à ma connaissance : on dit que la voiture de sport qu’il réservait à ses loisirs ne sortait jamais.
Les second, un couple : le mari, militant, un des seuls dans ma ville à se limiter au tarif strict de la convention Sécurité Sociale, parti trop tôt et son épouse, qui assistait à l’hôpital, bien avant les associations actuelles, ceux qui partaient seuls sans un regard et une main amie. Elle fut aussi le soutien toujours dispos et bénévole de ma fille quand elle souffrait sans pouvoir nous en parler : je ne l’ai su que beaucoup plus tard …
Je pense aussi à ce jeune toubib qui s’était établi à Thoirette : pas mille habitants, le trou du cul du monde au milieu d’une « patientèle » éloignée jusqu’à 20 kms à vol d’oiseau de son cabinet. Visites et consultations occupaient l’essentiel de son temps, lui aussi… Les week-ends, il était, en plus, pompier volontaire : il n’avait guère de repos …
Alors, les toubibs ayant leur carte de golf et une charge limitée aux seules consultations 3 ou 4 jours par semaine, ça m’avait fait drôle. J’avais tort, vous dis-je…
La situation est nouvelle, le virus est là, eux aussi, bourges ou pas, et sans retenue, sans méconnaître mais en en assurant le risque …alors, quand ils retourneront, la bête vaincue, se détendre sur des gazons trop parfaits pour être naturels, je m’abstiendrai.
Voilà pour mes excuses aux toubibs.
Aujourd’hui, nous avons encore quelques courses à faire…
Anticipant sur l’interdiction probable de toute activité physique, nous prenons nos vélos agrémentés d’une paire de sacoche pour nous rendre au supermarché proche (mais pas trop). Le trajet ne fait guère plus que le « tour » imaginé dans le rayon de moins de deux kilomètres de ma maison. Au moins, il nous permet de nous écarter de cette fameuse limite et des motivations « sportives » qui ne résisteront sans doute pas aux assauts des tenants d’un confinement punitif.
Un peu de circulation, même en zone industrielle, pas de gendarmes et nous arrivons sans encombre à destination. Peu de changements : des clients, modérément : pas besoin d’assurer un étalement des clients. Je rentre, il a fait frisquet, l’air est vif et j’ai la goutte au nez : ça éloigne les clients, c’est toujours ça.
A plus,
Juste pour rire (une petite vidéo mise sur FB par l’une de mes chères nièces)