dimanche 29 mars : en colère ...
Ma télécommande a dérapé hier soir vers 18 heures, au moment de prendre ma bière et de regarder les émissions réservées habituellement aux personnes de mon âge. A la place, est apparu le mal rasé en chef, flanqué de ses tuteurs, ministres ou conseils, tous placés devant un tableau blanc. J’ai oublié de zapper et j’ai suivi l’intervention.
Le propos, en résumé :
Beaucoup de morts : demain sera pire,
Les masques et les tenues de protection : on en a manqué ? vous en aurez demain,
On vous a caché des morts : on va recompter,
Vous êtes confiné ? restez-y, on y veille
Pour un vaccin ? en 2021 sans doute – Des traitements efficaces ? on avance bien et dans quelques semaines, le pic épidémique enfin passé, on vous dira.
Mais surtout :
Ah, au fait, le truc du Marseillais, on veut bien, mais pas question de donner ça à tout le monde, surtout pas dès les symptômes établis et sur des gens encore valides. On donnera ça, ou autre chose, aux patients hospitalisés, donc déjà en insuffisance respiratoire…
Je comprends enfin : de ce côté, pas d’espoir, ce ne seront ni les conditions, ni le protocole envisagé par ce trublion. Si l’on veut bien utiliser sa molécule, ce ne sera, trop souvent, qu’en lieu et place d’une extrême onction.
Une nouvelle fois, je bondis.
Passe encore sur les autres sujets évoqués, il y a des efforts en manière de communication, mais ça ressemble trop à ce que je voyais, enfant, lorsqu’un écolier était surpris par le surveillant : les mêmes réponses. « J’ai fait le mieux que j’ai pu », « Je ne l’ai pas fait exprès », « ce n’est pas moi », « je ne recommencerais plus ». Pitoyable, seulement pitoyable, j’ai honte d’être français (et ce n’est pas la première fois !)
Mais, pour le Marseillais, ça ne passe pas. Quoiqu’il fasse, on sort l’artillerie. Il a de bons résultats ? pas assez. Il en d’autres, plus nombreux ? qui sait, ils auraient peut-être pu guérir tout seuls. Et puis, quelle outrecuidance !
On lui oppose de grands noms, on mobilise les médias, on présente des analyses certes mitigées, mais sous un titre équivoque et le bandeau « fake news ? »
En plus, on voudrait en faire un gourou, c’est vrai que la personne s’y prête.
Mais en fait, qu’est-il, après tout ? se soucier, dans cette maladie, du virus et de l’infection qui la suit, interroger ses confrères chinois, chercher, dans sa pharmacie un anti-viral connu et sans vrais dangers (on en a filé à tous les militaires africains pendant des années, et aussi à tous les touristes, sans indications et jusqu’à peu, sans ordonnance), lui adjoindre l’antibiotique empêchant toute infection induite, cela, à vue de nez, procède d’une bonne pratique. Ni gourou, ni génie, simplement un bon médecin, sûrement un exemple pour ses confrères. Et c’est déjà beaucoup, c’est un très noble titre.
D’autres ne l’auront pas. Pontes, pontifes, pontifiants, drapés dans leurs principes, ils attendent. Les résultats viendront, trop tard, mais ils viendront. De nouvelles et chères molécules seront produites, la science avancera, certes, mais au pas d’intérêts privés, et sur quelques cadavres (combien ?).
Ils n’ont rien inventés. Hier un savant fou, sous le prétexte qu’un de ses lapins n’était pas mort de la rage, s’est permis d’inoculer un produit éminemment dangereux à un petit enfant : horreur !!
Les mêmes, aujourd’hui, ont le pouvoir. Les anciens ne l’avaient pas et le petit Joseph Meister a vécu. Les nôtres l’aurait tué.
J’aimerais quand même bien, sinistres badernes que vous ôtiez, au fronton de vos instituts et universités, le nom de mon illustre compatriote.
C’est une vraie colère, et que faut-il faire ?
Un pouvoir dictatorial, mais impuissant ou incapable, la suffisance criminelle des élites, et, en face, la misère, l’impuissance et la rage… certains y voit le ferment d’une révolution. Moi, je me méfie : j’ai appris mon histoire de France : Révolution, et derrière le peuple brisant les barreaux d’une prison, derrière les femmes en cheveux et les sans culottes, derrière les piques ornées de têtes humaines, il y avait de bons et gras bourgeois, des lumières (mais souvenez-vous, à l’époque, on s’éclairait à la bougie !) inspirés, pour certains, d’une belle révolution aux Amériques, où l’on avait chassé d’odieux colonisateurs, pas forcément pour libérer les esclaves, mais, dans mes souvenirs étudiants, pour des questions fiscales. Méfiance…
Certes, nos « représentants » n’ont guère de légitimité : ont-ils été vraiment choisis, ceux pour lesquels nous ne décidions qu’entre Peste et Choléra ? Mais, pour la révolution, ses outrances et ceux qui la suive, l’œil bien fixé sur leurs petits intérêts, j’aimerai plutôt aux calendes (grecques, si possible)
Il reste un espoir : la conscience de chacun, la possibilité et l’obligation de ne pas obéir à un ordre absurde, illégal, ou contraire à l’intérêt public. C’est valable pour vous, vos pères l’ont fait (pas tous, mais bon), sous Vichy, en Algérie pour rapatrier quelques-uns de nos fidèles et leur éviter une mort certaine, ou en refusant l’ordre de généraux factieux. D’autres ont au moins protesté …
Il me reste donc, si le virus rattrape mes
76 ans et mes quelques soucis médicaux, à espérer que d’autres auront le courage de la désobéissance, médecins ou pharmaciens, que d’autres laisserons faire, fonctionnaires, juges
ou gendarmes, sinon, la prière (mais je crains que même en me recyclant, ça ne marche guère pour moi)
C’est l’heure d’aller manger, ça perturbe ces changements d’heure.
A demain, si Dieu veut,