jeudi 16 avril : "grands maladroits..."
Dans le royaume :
On suivait de près les travaux de ce médecin marseillais qui, soignant nombre de ses gentilés, allait souvent à l’encontre des savants et carabins attachés au service du Grand Conseil royal. Depuis peu, il constatait que le nombre des toussoteux se pressant à sa porte avait singulièrement diminué. Grand connaisseur des fièvres orientales, il faisait rapprochement avec ce phénomène qui faisait apparaître puis disparaître les pestilences sans qu’on l’ait voulu ni expliqué. Il en donna la nouvelle. On mit immédiatement en garde le peuple contre telle affirmation, contre tout espoir, et on désigna son auteur comme porteur de fausse nouvelle, opposant au nombre des nouveaux patients, celui de ceux, qui, en fin de vie, avait connu le Mal longtemps avant. La façon était maladroite, chacun ayant, au demeurant, bien compris que cet espoir n’était que ténu et qu’il ne devait rien changer à ses précautionneuses habitudes.
Les ministres, eux, ne chômaient pas. On s’agitait, mais sans grande réponse aux inquiétudes, et surtout sans rien qui n’efface, en industrie et vie commune, le retard que prenait le royaume sur ses puissants voisins.
On jugea qu’il était temps, par quelques largesses, de calmer le bon peuple et ses plus méritants : carabins, leurs aides et tout les zélés fonctionnaires ayant bravé le grand mal pour le service de tous. Las, on annonça le nombre de pistoles, qui, pour les plus exposés, n’était qu’une maigre aumône. La chose fit affront.
A force de maladresses, menteries ou paroles malheureuses, le crédit du Roi et des ses ministres fondait comme neige au soleil.
Pendant ce temps, le Roi :
On célébrait le triste anniversaire du grand incendie qui avait détruit, sans la mettre à bas, la grande cathédrale de Paris. Le Roi s’était juré d’en restaurer la noblesse avant l’an 2025. Les travaux étaient difficiles et arrêtés par l’épidémie. Martial, il proclama que l’échéance serait tenue, il en faisait son affaire.
Comparé au grand fléau qui tombait sur le pays, la chose parut presque futile et fit penser aux travaux de serrurerie auxquels son lointain aïeul consacrait
son temps en l‘ été de 1789.
A Pannessières :
Temps toujours beau et sec : un scandale de ne pas être sur la route, vélo et sacoches …
La bière est en bouteilles, mais, à piétiner devant mes bassines, j’ai le dos un peu en compote … ça passera.
En attendant, Musique : celle de mes plus jeunes années, bien sûr :
Celle-ci (une rareté) : Pauvre Rutebeuf / Joan Baez
https://www.youtube.com/watch?v=0kpO4vcmrcY&list=RD0kpO4vcmrcY&start_radio=1&t=10
Bonne journée, A plus …