jeudi 14 mai : à la Bastille ...
Chronique du Royaume :
Le Grand Conseil fut réuni hier au jour habituel. On espérait grande proclamation : il n’en fut rien.
On y prit acte de ce que les Sages du Royaume aient accordé licence aux Ministres, tant que durerait le Grand Mal, d’obliger et légiférer en toutes choses utiles en se passant de la bénédiction du Parlement. On en fit immédiatement usage.
Les autres sujets ne furent point divulgués, à l’exception de quelques broutilles que le héraut du Conseil fut chargé d’annoncer. Il était question d’hommage solennel aux hospitaliers, carabins et à leurs aides, eux qui avaient si vaillamment combattu, et avec grand péril, la terrible maladie. Un grand nombre étaient tombés, un plus grand nombre encore avaient été touchés et en portaient séquelles. Il s’agissait de les traiter de quelques décorations, breloques nouvelles, peu prestigieuses, moins, en tout cas, que celles que l’on réservait aux gens d’armes, soldats et même simples amis ou pourvoyeurs du royaume. La chose était vouée à l’oubli. On envisageait aussi quelques gratifications, mais, au regard du risque et des efforts, c’était sordide aumône. On incitait aussi le peuple à leur faire don de jours chômés…
Pour la grande famille des hospitaliers, qui, depuis des lustres déjà, protestait et implorait grands hôpitaux, bons moyens et nombre de gens, cela ne faisait pas l’affaire ni le compte : c’était là manière d’Harpagon, comme dans les farces de Monsieur Molière. Peut-être ne s'agissait-il que de dire au Peuple que l’on pensait à eux.
Pour le reste, le Roi et les ministres retournèrent à leur ordinaire. Le Roi conféra, pour des questions pratiques, avec les intendants et régisseurs provinciaux. Ce n’était guère là fonction royale.
Le Ministre des Polices, lui, vaqua à ses interdits, rejetant toute liberté d’ouvrir les jardins et parcs de la capitale mais acceptant toutefois la fréquentation de quelques plages ou rivages. A son habitude, il y mit maintes restrictions : peu de monde, on ne pourrait ni s’y assoir, ni s’y étendre, ni chatte miner face à l’océan…
Le Peuple, quoique libre en théorie, sentait, plus que le risque de maladie, le talon de la botte qui lui écrasait le nez.
On avait prévu l’hommage aux hospitaliers pour le grand défilé qui marquait
l’anniversaire de la révolte qui fit tomber l’ancien Roi.Pensant à ce Ministre qui le
retenait encore captif, parfois sans impérieuse nécessité, le Peuple rêvait à ce joyeux défilé de 1789 que l’on avait orné de la tête d’un autre emprisonneur.
Pannessières :
Les Saints de Glace, maintenant, ça suffit !!!
Quoique … je me met à faire la révision de mon vélo de voyage … ça occupe bien les journées de froidure.
Pour le reste, je continue à grogner : Chez moi, ça ne m’affecte pas en profondeur, ça maintient juste
mon taux d’adrénaline… Mais quand même… J’adore les surréalistes mais pas quand on me joue le Père Ubu « pour de vrai » …
Allez, une rareté, pour ceux qui s’en souvienne :
https://www.youtube.com/watch?v=thcXnL3QjIA
A demain