16/05

samedi 16 mai : profitons du temps présent ...


Le Roi :

Fit hier visite aux hospitaliers : il fut fort fraîchement reçu. On avait maladroitement accordé quelques pistoles, mais si peu. On avait aussi promis médaille, mais de faible prestige. Cela ne pesait rien au regard des fatigues extrêmes, des deuils et surtout du ressentiment que l’on avait de s’être vu nus et sans moyens quand le Grand Mal étendit son emprise sur le royaume. On avait eu secours et encouragements du peuple, mais rien du Roi et de ses intendants, dont certains, d’ailleurs, conservaient toujours leurs projets de réduire encore la taille et le nombre des hôpitaux

Le Roi pensait trouver dans sa visite théâtre et auditoire pour proclamer son attachement aux hospitaliers et faire promesse d’un retour à des moyens plus conséquents.

Souls et las de promesses, on l’apostropha. Ce n’étaient que de petits aides carabins : les gazettes ne publièrent que la réponse royale.

 

Dans le Royaume :

Les choses allaient leur train, cahin-caha, entre controverses et disputes ordinaires, avec espoirs de futurs loisirs, mais sans grande perspectives.

On distribuait, dans des provinces où la maladie finissait, les masques qui avaient tant manqués au début.

On n’osait envisager futur plus lointain : nul ne disait quelles misères et famines suivraient l’arrêt si radical et si long des manufactures, ateliers et commerces. Les craintes n’étaient que diffuses et l’on profitait du présent et des quelques libertés récemment accordées. Les financiers, eux, faisaient paris d’avenirs. Les banquiers avaient aussi, comme le Grand Conseil, leurs cabinets qui travaillaient à établir prévisions et stratégies. Se penchant sur les Finances de France, ils ne prédisaient rien de bon : de maigre crédit, le royaume ne leur semblait plus être le riche pays qu’il était dans le passé.

 

Il nous restait encore la promesse de l’été : on profitait du présent.

 

Pannessières :

Le temps a l’air de s’éclaircir : je retourne à mon vélo, pour les derniers réglages…

 

A part ça, pas vraiment optimiste : de petits soubresauts : on voudrait commencer à manifester, mais on interdit… de toutes façons, on est plutôt mal barrés, et côté politique, on risque de pouvoir ressortir nos vieux slogans de jeunesse : « élections, pièges à … »

Mais bon, il y a une vie à côté : on peut vivre entre nous, en simple humanité. Quand les hôpitaux étaient dans la m…..,  aux premiers jours de la maladie, sans les moyens qu’on leur avait supprimés, c’est les gens, des hommes et des femmes, qui avaient témoigné, encouragé et cherché,  parfois réussi, à les aider…  Le destin, notre avenir est affaire d’homme, ni de Dieu, ni de Pouvoir ...

Je retourne à de vieilles lectures : Camus / Sisyphe : « (elle) chasse de ce monde un dieu qui y était entré avec l'insatisfaction et le goût des douleurs inutiles.  (Elle) fait du destin une affaire d'homme, qui doit être réglée entre les hommes. »

 

Désolé ... A plus …