22/05

vendredi 22 mai : peu de choses ...


Entre fêtes de l’Ascension et repos du Dimanche, nombre de travailleurs et gens des villes prenaient quelques jours de loisirs campagnards. Le temps était au plus chaud et l’enfermement rigoureux avait pesé sur les esprits. On se précipita, respectant ou contournant les interdits restants. Il y en avait encore beaucoup trop et le spectacle ne fut guère conforme à celui que l’on attendait. On vit partout des gens se presser en trop grand nombre au seuil de vastes espaces déserts que l’on tenait clos par arrêtés. A stupides et surréalistes règles répondaient mauvais et peu civils comportements.

 

Aux facultés, on ne voyait guère venir de nouveaux et graves malades. Les Médecins d’urgents secours, même encore indécis, commençaient à prendre confiance dans l’éloignement du Malin. Ailleurs, on était plus inquiet : en effet, on voyait revenir d’anciens patients qui se plaignaient à nouveau de troubles, comme dans ces fièvres antiques, quartes ou quintes, qui ne lâchaient pas et revenaient sans cesse. On se rappela l’une des inquiétudes du désormais célèbre médecin marseillais qui craignait que cette curieuse maladie, traitée souvent tardivement, n’entraîna de permanentes et sévère séquelles.

 

Côté finances, le Grand Argentier, tel matamore, proclamait confiance, efforts utiles et s’agitait devant les sombres nuages qui se dessinaient à l’horizon. On se préparait cependant : faute de pouvoir taxer marchandises lointaines et fortunes proches, on devrait beaucoup réformer pour maintenir debout les caisses de secours aux démunis qui se feraient nombre, affermir les hôpitaux branlants et même assurer bons soins aux plus cacochymes vieillards. Pour ces derniers, on ferait cassette spéciale pour ne pas creuser encore celle du commun. Mais, à caisses également vides, il ne s’agirait que de peser du vent.

 

On revint en politique, mais il ne s’agissait que de faire, ou faire semblant, en attendant le retour dans deux ans des états généraux. On avait failli, mais on ne craignait guère concurrence : on changerait de Grand Conseil, la date en était déjà prévue, le futur ferait quelques gestes et tout reviendrait en ordre.

 

En haut, on était serein, en bas, on craignait, à raison, grande misère

 

Chez nous :

Pas grand-chose, pas grand moral, temps chaud …

Pour mes petits camarades cyclistes, une « vision » suisse 

https://www.youtube.com/watch?v=rg-gtcyyfIg

 

A demain…