Il y a 150 ans – la Commune … on commémore
Quelques semaines, d’il y a si longtemps. Mais avant un siècle entier qui se passera sous la coupe presque exclusive des bourgeois et de l’église, il y eu ces hommes et leurs idées, le vœu d’une société plus solidaire et plus humaine.
Nos sociétés vont à rebours… Le souvenir de la Commune est précieux … Parce que l’on parle assez peu d’elle, je relis et transcrit, jour après jour, le récit des évènements, ça m’occupera...
La guerre de 70 est finie … C'était une guerre bizarre, quasi "moderne" : d'habitude, après la bataille, les vaincus négociaient et on faisait la paix. Pas là : des places fortes résistaient; le pays était plein de "francs-tireurs", des armées continuaient le combat. La guerre trainait sa fin devant Belfort invaincu, derrière l’armée de l’Est, celle de Bourbaki, jusque dans nos contrées : Dole, Salins, puis le haut Doubs, enfin il y avait encore une "armée de la Loire" recours possible pour Paris assiégé. . Côté politique, le Roi de Prusse est à Versailles, la « République » à Bordeaux où l’assemblée, nouvellement élue pense plutôt à un retour aux vieilles traditions et songent à négocier conditions d’armistice et traité de paix.
Début Mars, pour la paix, c’est fait, lourde de conséquences. Folklore militaire aussi : Les prussiens présentent les armes aux troupes invaincues qui évacuent Belfort. Réciprocité :on leur octroient le plaisir de défiler sous l’arc de triomphe dans un Paris qui n’était pas conquis une gifle pour ceux qui n'avaient pas cédé malgré le siège, la famine.
L’assemblée élue est largement à majorité royaliste, même bonapartiste, peu républicaine et surtout pas "socialiste". La rupture est consommée entre elle et le petit nombre de ces derniers. Reste, pour cette "assemblée républicaine", à appliquer quelques conditions du traité : arrêt des combats, désarmer certains forts parisiens et limiter les effectifs militaires dont, bien sûr la garde nationale.
Le 10 mars, au sein de la Garde Nationale, une assemblée d’élus des bataillons refuse de reconnaitre le commandant nommé par le Gouvernement de l'officieux Monsieur Thiers : le général Aurelles de Paladines, (celui dont les « tergiversations » avaient ruinées l’efficacité de l’armée de la Loire). L’Assemblée Nationale, craignant Paris, décide (comme les Prussiens) de s’installer à Versailles. Monsieur Thiers veut mettre Paris au pas : les premiers décrets : on abroge le moratoire sur les loyers et effets de commerce, plongeant dans la misère, beaucoup de ceux qui avaient tout perdus pendant le siège. On supprime la solde des gardes nationaux.
Le 11 mars, il y a juste 150 ans (+3) donc : six journaux républicains sont interdits, dont Le Cri du Peuple et Le Père Duchêne. les sieurs Flourens et Blanqui sont condamnés à mort (par contumace) …
On ne se battra plus Français contre Prussiens, mais bourgeois, royalistes, capitulards contre républicains, socialistes… L’esprit de la Commune est déjà là, à travers des manifestations ou
élans avortés, mais bien présente, à Paris et même en Province : Lyon, Marseille, Narbonne, Saint Etienne …. L’histoire est en marche, mais c'est celle d'une parenthèse honteuse des débuts
de cette 3° république...
ET 150 ans plus tard :
Restrictions et mesures sanitaires voguant sur un flot d’informations choisies pour leur caractère alarmant. Abreuvés de nouvelles et débats uniquement consacrés à ce foutu virus, à des drames sordides ou pratiques honteuses, ou aux vicissitudes de royautés et de stars … Dans cette société sans empathie, univers sombre, on songe à la 3° strophe du Spleen :
Quand la pluie étalant ses immenses trainées
D’une vaste prison imite les barreaux
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux
Il faut chercher ailleurs, écarter la tombée des rideaux cachant le monde, pour découvrir de sombres réalités : misères cachées ou futures, enfants esclaves, migrants
noyés. Une société sans gouvernance autre que celle des « bureaux de conseils et d’études » ou lobbyistes attachés au service d’intérêts
privés. Pour l’essentiel, sur leurs réserves financières et avec un peu de spéculation sur le vent des cryptomonnaies, ces derniers ont déjà passé le cap et sont en mode « sortie de
crise » confortable … Mais pour les autres, pauvre de nous…
Et, à Pannessières :
Pas pire : syndrome de fatigue chronique ou Covid long ? rien du sûr, mais hier, plus de 500 m avec 100 m de dénivelé : c’est déjà ça … et j’en ramène une belle image :