27 mars : pas mieux ...


Samedi 28 mars : pas mieux ...

 

Notre maison a ses 150 ans passés. La date, 1870 est gravée sur le linteau de l'ancienne porte d'entrée.

 Côté Sud, nos travaux de 1970 et la construction d'un escalier descendant au jardin ont miraculeusement épargné les végétaux qui ornaient cette façade : un bouquet de lilas, un figuier et un pied de vigne datant sans doute de l'édification du bâtiment .

La vigne montait fièrement, partant du pied de ce nouvel escalier, et en suivait la révolution jusqu'à atteindre, à l'étage, le bouquet du vieux lilas.

 

 La vigne est malade, morte peut-être... Tristesse...

 

 

Mes pensées me renvoient à l'époque de sa construction, mais les commémorations attendront : quelques sombres pensées ou craintes m'agitent... Et je revois cette peinture du vieux Courbet, élu de la Commune qui montrait un autre franc-comtois : Pierre Joseph Proudhon, Le penseur anarchiste est au jardin, ses filles jouent à ses côtés : scène calme et champêtre … Mais il pense peut-être à ces quelques terribles lignes :

 

" La société touche à sa fin. Pan, le grand dieu, est mort ; que les ombres des héros se lamentent et que les enfers en frémissent. Pan est mort ; la société tombe en dissolution. Le riche se clôt dans son égoïsme et cache à la clarté du jour le fruit de sa corruption ; le serviteur improbe et lâche conspire contre le maître ; l’homme de loi, doutant de la justice, n’en comprend plus les maximes ; le prêtre n’opère plus de conversions, il se fait séducteur ; le prince a pris pour sceptre la clef d’or ; et le peuple, l’âme désespérée, l’intelligence assombrie, médite et se tait. Pan est mort : la société est arrivée au bas. "