voyages, voyages...


Voyages, voyages… (à vélo, bien sûr)


Depuis un an, deux peut-être, on ne jure que par cela … mes groupes FB égrènent, jour après jour, des exploits, ou même de modestes virées, toutes accomplies depuis peu et agrémentés de commentaires dithyrambiques … Les chaînes TV s'y mettent également. Je me réjouis, après ce demi-siècle où, voyageurs cyclistes, nous nous comptions sur les doigts de la main, de voir cette noble activité retrouver son lustre d’antan…. Il en est même certains pour rappeler les grands ancêtres ou les pédalées de l’immédiate avant-guerre.

Reste que la chose est moulinée à la mode de ce temps, à l’individualisme ambiant et au paraître sur les réseaux sociaux.

La mode, déjà : on se projette en aventurier moderne et solitaire, bivouaquant sous des installations plus que sommaires. Comme monture équipée, la majorité de ces modernes voyageurs se tourne vers un harnachement type « bike-packing » : multiples sacoches, de prix et de poids, réparties à différents endroits du cadre, à peu près tous, en évitant toutefois le trop antique porte bagage arrière en aluminium (il pesait 450 g., les sacoches en bâche simple guère plus d'un kg la paire ...). Rajouté à cela la tendance actuelle des transmissions à pédalier unique servant une roue libre à 10 vitesses nécessitant chaîne souple, très étroite et une indexation des vitesses réglée à la perfection.

J’ai la nostalgie des vélos qui m’ont mené loin, longtemps et en toute fiabilité …

En quelques images, le vélo :

Et pour le bivouac (ma tente mono-mât coton d’1,9 kg)

 

Et puis, trop de « voyages » guidés par des vélo-routes évitant parfois bêtes et gens, villes ou musées, paysages ou sites caractéristiques… Un peu loin de mes itinéraires tracés au gré de mes souvenirs ou envies : Epidaure, Mycènes et Delphes; Naples, Rome et Florence; ou parfois des montagnes entre forêts et pâturages, bourgs et hameaux… Alors, un itinéraire imposé, fut-il « cyclable »…

J’ai pas mal usé des campings trouvés sur ma route, des magasins de villages, des bars, restos ou places… en fait de tous les endroits où je pouvais poser ma machine et parler (ou tenter de communiquer parfois dans une autre langue) avec des humains ordinaires … à quoi bon la solitude …. Drôle d’idée de vouloir s’isoler, de rester entre soi, compagnie parfois décevante … et puis pourquoi ces pratiques solitaires (ça rend sourd !) ?

Le voyage, c’est autre chose non ?

 

J’ai croisé, il y a peu, une jeune fille (femme) sur un vieux vélo, style VTT des années 90, triple plateau, plus vieux encore que ma monture actuelle, et chargée « à l’ancienne ». Elle avait abattu sa centaine de kilomètres, il faisait chaud et avait pris une route forestière minuscule et montant au plus haut pour honorer le splendide Belvédère des 4 lacs… Respect, bonheur à elle et longue vie au Cyclotourisme.