Vélos, VAE, l’avenir ?
Poussés sur les routes par les écologistes, par des politiques avides de mesures faciles en faveur de l’environnement, de plus en plus de valeureux néo-cyclistes assistés, joyeux et la pédale légère, font désormais l’ordinaire de nos routes ou rues, juchés sur des machines lourdes et bizarres, certaines faisant office de triporteurs, d’autres de transport scolaire.
Je les aime bien, ces gens … ce ne sont peut-être pas les cyclistes, cyclotouristes ou voyageurs que nous connaissions, mais qu’importe, à chacun sa vie, sa manière de se déplacer …
Je regrette simplement qu’une réglementation tatillonne ne les force à
pédaler, ou au moins faire semblant, avant de bénéficier de leur moteur. Une puissance limitée à 250 w, celle de tout bon cycliste à peu près en forme, aurait pu suffire pour
séparer nos fragiles machines des motos, scooters ou mobylettes diverses. L’antique Solex était un bon modèle de moyen de déplacement apte à circuler parmi les cycles : sa version électrique
aurait fait l’affaire. Que ne s’est-on pas inspiré de ce bon monsieur Hulot pour aborder le domaine si prégnant des mobilités douces.
Je regrette aussi que ces gens – nos cousins en cyclotourisme -
soient le jouet de « mercanti » leur vantant et fournissant des machines pesantes, hors de prix, en prétendant qu’un miracle de technologie est nécessaire afin
d’alléger leurs soucis de conduite ou de gestion électrique. L’automatisme de leurs voitures peut être intégré à l’égal sur leur nouvelle machine : on leur propose des variateurs ou changements
de vitesses qui font appel à des techniques existant depuis plus de 50 ans, et « l’intelligence artificielle" annoncée ne dépasse pas les capacités de programmation des antiques calculettes
du siècle passé. Bref, une arnaque parmi d’autres…
Je regrette surtout que l’on incite fortement, que l'on lance mes concitoyens sur des routes parfois inadaptées, souvent dangereuses. On ne compense pas 50 ans d’ignorance complète de la circulation cycliste en quelques mois ou même années. Je ne compte plus les pièges tendus sur leur parcours. On inaugure à grand frais de nouvelles pistes cyclables : je les retrouve six mois après encombrées de graviers, faute d’entretien. Parfois, elles finissent brusquement, nous jetant au pire moment parmi les voitures. J’ai tout connu des aberrations de ces voies protégées, y compris celles que l’on ne peut plus intégrer en route, nous condamnant ainsi à rester à côté, sur la route, objets de la vindicte des automobilistes. Trop nombreux aussi, les ilots et rétrécissements longs, non doublés d’une piste cyclable, forçant les voitures à nous suivre à une vitesse trop basse pour leur première (de vitesse)... Que dire des arêtes de ciment, quelques centimètres de saillant, laissées en l’état sur notre parcours et fatales à nos roues et pneumatiques. Que dire aussi des bords de routes qui sont notre ordinaire, faute de surlargeur ou de piste dédiée ? Il y a les partisans d’une végétation abondante débordant quelques peu et nous rejetant loin du bord, il y a aussi les limites de revêtements non finis : dénivellation ou graviers roulants au choix : partout le danger guette. Bref, à notre réseau routier, en plus de surlargeurs ou voies cyclables, il manque soit l’œil du vieux cantonnier attentif au travail bien fait, soit l’intervention de bureaux ou de maîtres d’œuvre pratiquant assidument notre mode de déplacement.
On est bien loin du compte… et les cyclistes tombent, alors que les
automobilistes râlent de les voir désormais si nombreux.
A voir nos nouveaux collègues, animés par de respectables convictions écologiques, encouragés en cela au plus haut niveau, ainsi quotidiennement mis en danger sur les routes ou semi arnaqués par les nouveaux pros du commerce du cycle,
j’enrage…