une image, son histoire

En fait, je ne fais pas la sieste
Nous sommes dans l’une des 467 (environ) tombes du cimetière mérovingien de Crotenay, lors de l’une des campagnes de fouilles (d’urgence : il y avait là un projet de terrain de sport potentiellement destructeur) initiées et dirigées par le Toubib (Dr Claude Mercier), entre 1969 et 1977.
Il s’agissait donc d’une, urgence « lente », ce qui fut bénéfique pour la teneur scientifique des fouilles : étude de la population, données médicales, dentaires notamment (l’équipe comprenait un excellent chirurgien-dentiste genevois qui diagnostiqua nombre d’abcès qui furent sans doute fatals à nos pauvres ancêtres !!!)..
Côté « produit de nos fouilles » : gros matériel, grosse collection de plaques boucles damasquinées (musée de Champagnole) … leur étude fut largement à la charge et sur les deniers du Toubib … Il venait de prendre sa retraite de médecin chef du dispensaire du Jura, et, récemment promu « chef », la « revalorisation » obtenue à cette occasion dû, à n’en point douter, abonder largement le financement des fouilles, des études et de la remise en état du mobilier exhumé.
Le cher homme m’avait honoré de son amitié et je fus témoin à son second mariage...
Bien des années auparavant, il avait dû me connaître en slip lors des examens périodiques de la médecine scolaire et en maillot pour les examens radios suivant la découverte de ma « positivité » (cuti-réaction selon le terme d'époque) …. Mais, après tout, il nous connaissait tous par nos poumons : la crainte de la tuberculose était chose sérieuse alors et il fallait intervenir au plus tôt. Enfin, je n’étais guère différent des milliers d’autres petits jurassiens qu'il eu à connaître au cours de son long sacerdoce …
Entre sa mémoire fabuleuse sur ce qui touchait ses tâches médicales et ses connaissances encyclopédiques en archéologie, l’homme était une somme, étonnant ...
Heureux et fier de l’avoir connu, de l’avoir suivi, un peu…
Et je lui dois bien ce souvenir et cet hommage.