Une photo, une histoire (de famille)

Une photo, une histoire
Celle que ma chère mère avait évoqué un jour …
Et cela faisait suite à celle de son départ de LOULLE : mon grand-père, fromager du lieu était décédé bien trop tôt. La récente veuve, ses trois enfants, le quatrième en route avaient dû quitter l’endroit. Pas de mélo dans cela : Le souvenir qui restait à Maman était celui de la main de son grand frère quand ils suivaient la charrette les menant à Bonlieu (les « petites Chiettes » alors, à cette époque).
C’était le village d’origine de grand-mère, c’était aussi là que le ménage avait son bien. Un bon fromager était souvent un homme largement rémunéré, riche pour les campagnes d'alors : pas de retraite bien sûr, mais des biens accumulés.
Une maison « bourgeoise » était déjà dans le patrimoine. Elle fut louée au percepteur du bourg (l’espèce était florissante alors, comme dans tous les services publics !).
L’argent de cette location fut employé pour partie à la location d’un assez modeste apprenti : 2 ou 3 pièces sans doute, au-dessus d’une remise dont elle m’avait assuré qu’elle abritait une vache. Pour les surplus de lait, elle me racontait la remorque, la bouille, le chien.. Je suppose aussi qu’elle devait posséder quelques parcelles…
C’est là que mon énergique et sévère (sur les portraits) grand-mère éleva et fit instruire ses 4 enfants jusqu’au Brevet, diplôme assez coté et rare dans les campagnes de l’époque. Elle entendait mettre ainsi son petit monde à l’abri des vicissitudes de la vie. Les trois filles finirent dans l’administration (Les Postes pour 2, le Trésor Public pour Maman). Le garçon, lui, était, je crois, agent de commerce avant son départ pour la guerre et la mort.
Mauvaise photo : c’est la remise en question, adossée à une riche maison. Elle a sa façade envahie de lierre et l’on ne peut plus que deviner l’entrée de la remise et sa desserte, comme les quelques fenêtres de l’étage
A mes aïeuls !