Nous quittons notre camping le lendemain, par un temps toujours pluvieux, en commençant par notre piste cyclable. Au début, l'itinéraire s'avère sans problème : des petites routes moyennement fréquentées et quelques bosses sans difficultés. En milieu de matinée, suivant toujours l'itinéraire cyclable prévu, les routes deviennent de plus en plus petites et prennent la mauvaise habitude de monter au dessus de toutes les collines du secteur. La potion est un peu amère, surtout qu’à la sortie d'une petite ville, nous trouvons un bon gros kilomètre de montée au pourcentage parfaitement indécent et largement supérieur à 15 %.
Après deux bonnes heures de montagnes russes, nous décidons de rejoindre une route plus importante, un peu plus fréquenté aussi, mais qui suivra le pied de cette zone de collines et évitera ainsi les mauvaises surprises de l'itinéraire que j’avais tracé.
Dans cette région il y a peu de camping et nous devrons faire une douzaine de kilomètres en nous écartant de notre itinéraire afin de rejoindre le terrain repéré sur Internet. Arrivé là, près de la localité d’ Orticoli,, nous arrivons à l’établissement : tout est fermé, mauvaise surprise.
Alors que nous réfléchissions à une solution de repli, un homme vient à nous et nous signale que le camping est certes fermé mais que nous pouvons nous y installer sans problème et que toutes les installations sont ouvertes. Même, devant notre dépit de ne pas pouvoir trouver ici de quoi acheter notre bière de fin d'étape, il, nous offrira cette boisson.
Heureuse arrivée donc et nous nous installons.
Autour de nous, quelques tentes sont déjà dressées : il s'agit d'un groupe de hollandais faisant également un « pèlerinage
vers Rome » depuis leur lointaine contrée. Nous discutons un peu avec eux, avant que la soirée ne nous gratifie d'un bon orage : ça devient une
habitude. Nos collègues font preuve alors de leur adaptation à ce genre de situation : ils sont même dotés de sur chaussures « complets », sortes de sacs en plastique transparent qui
leur permettent de garder leurs chaussures au sec.
Pour la journée du lendemain nous devions, outre la douzaine de kilomètres nous ramenant sur l'itinéraire initial, nous diriger vers le lac de Corbara. L’itinéraire est assez long, moyennement accidenté mais un peu « usant » à mon goût … il est vrai que je me sent un peu faible ce jour là.,
L’après-midi sera agrémenté d'un orage et, dans les derniers kilomètres, par la
rencontre avec un cycliste local qui tiendra à faire un « selfie » avec nous … Notre « admirateur » a peut-être été impressionné par notre montée, réalisée malgré notre
impressionnante charge … Nous arrivons enfin au camping, désert à cette époque, sous un ciel bas et menaçant. Les lieux sont humides : le boîtier électrique sur lequel je me branche sert
même d’abri à une colonie d’escargots, sans doute eux-mêmes dégoûtés par un temps aussi humide.
Etait prévu, pour le lendemain, une visite de la ville d'Orvieto perchée sur un site remarquable et donc de passer deux nuits ici … Le temps et les lieux ne s’y prêtent guère, nous renoncerons à cette visite et continuerons notre route en direction de Perrugia.
Je modifie un peu notre itinéraire d’arrivée, dans l'espoir de trouver, après cette ville, un camping moins rustique que celui
que j'avais prévu. Journée pluvieuse, traversée de Perrugia sous une pluie battante, et arrivée au camping espéré par un petit kilomètre de montée (pédestre) à 15 ou 20 %..
Au moment de nous installer, l'orage se déchaîne et une pluie diluvienne nous force à nous abriter sous une sorte de préau situé
en face de la réception. L'orage se prolongeant, on nous signale que nous pouvons nous installer sous ce préau et nous improvisons un campement sommaire en glissant nos duvets sous la tente
intérieure partiellement déployée. Soirée et nuit pas très confort mais sèche, ce qui était l’essentiel !!!
Le lendemain, nous passerons ici, à l’abri des pluies incessantes, une vraie journée de repos.
Le soir nous montrons quand même notre tente normalement pour une nuit correcte en dépit du fait que se tient, dans l’enceinte même du camping, un festival de musique.
Nous quittons Perrugia en longeant le Lac Trasimène et nous nous dirigeons vers Arezzo. Nous empruntons les routes classiques sans problème : un peu de circulation, mais pas
trop, et, comme toujours, nous nous laissons parfois piéger par une signalisation routière nous envoyant sur des rocades stupides, évitant les villes au prix de kilomètres supplémentaires. En
dépit de cela la journée se passe sans problème et sans pluie.
Quelques kilomètres en plus, quelques hésitations et nous arrivons au camping
repéré où nous nous installons. Le soir, je sors la cartouche de gaz que je m'étais procuré pour constater qu'elle est d’un modèle très semblable extérieurement aux nôtres, mais résolument
incompatible avec notre brûleur.
Pour notre repas de soir, nous aurons recours à un barbecue installé sur le camp que nous alimenterons avec des morceaux de bambou ou roseaux. Nous parviendrons sans doute à faire cuire notre repas, mais en enfumant une bonne partie du camping.
L'étape du lendemain nous conduira jusqu'à Florence. Là aussi, journée relativement calme mais longue étape. C'est, dimanche, nous courons après les magasins ouverts et, par une sorte de miracle, nous passons devant un magasin Décathlon ouvert. Une chance : je trouve là une cartouche de gaz parfaitement compatible avec notre équipement ….
Nous rejoignons ensuite notre route, un peu vallonnée, jusqu'à la destination du jour.
Arrivée au camping prévu : il est vaste, les équipements sont un peu
prétentieux, et rien n'est prévu pour les campeurs de notre espèce. Par ailleurs il est cher, éloigné de la ville, et situé sur une rocade où il est dangereux de s'aventurer. Pas terrible donc,
mais cela fera l'affaire pour les deux jours de visite que nous avons prévus dans cette ville.
Pour le premier jour, nous nous limitons à une visite cyclo pédestre de la ville : piste cyclable le long de l’Arno,
trottoirs cyclables, beaucoup de vélos … facile, et cela fait une approche idéale de la ville. C'est magnifique : nous arrivons ainsi sur la Place de la Signora, au cœur des trésors
artistiques que nous espérions. Du monde, bien sûr, mais les lieux sont vastes… et puis, les touristes eux-mêmes sont un spectacle : de toutes les parties du monde, en groupes soudés
derrière leurs « bergers-guides », armés d’appareils photos ou de smartphones fixés sur des « perches à selfies » … De jeunes japonaises, cheveux lisses et jupes plissées se
prennent en photo devant David ou Hercule, superbe mâles, muscles bandés et zigounette au vent …
Réjouissante balade donc, que nous continuons dans les rues entourant la Basilique … là aussi, de fortes émotions avant de reprendre le chemin de notre campement …
Le second jour fut consacré à la visite de la galerie des Offices… Là aussi, malgré notre réservation, il nous faudra faire la queue un long moment avant de retirer le billet
espéré, puis la possibilité d’entrer enfin dans la galerie … quelques étages d’escaliers encore et nous débouchons dans le musée ….Nous suivons le flot de salles en salles… Par bonheur le
touriste moyen suivant fidèlement les indications des guides touristiques, la plupart se dirigent directement vers quelques œuvres « maitresses », laissant champ libre pour une visite
moins sélective … Beaucoup d’émotion encore devant cette multitude d’œuvres d’art … Quelques déceptions aussi : la naissance de Vénus, protégée par une vitre épaisse, des groupes hérissés
d’appareils photos figés devant les œuvres, et toujours les stakhanovistes de la photo souvenir qui vous bouscule, pressés d’immortaliser chaque tableau et chaque panneau explicatif ( j’espère,
pour la santé mentale de leurs proches qu’ils n’organiseront pas une « soirée photos » avec la totalité de leurs œuvres !!!)
La tête dans les nuages, nous sortons de notre visite, petit casse-croûte, un dernier tour en ville avant quelques heures de repos bien mérité.