Donc, arrivée au Pirée pour ce troisième jour. Comme nous en prendrons bientôt l'habitude, il s'agit déjà de trouver à la sortie du port, puis notre itinéraire, petit travail qui nécessitera souvent le recours à mes appareils : mise en route du GPS, repérage du tracé établi et navigation à l'estime pour rejoindre rapidement cet itinéraire.
Les choses se passent assez bien et nous arrivons assez rapidement à la rue qui rejoint l'axe menant à PERANA, où nous prendrons à nouveau un ferry pour aller sur l'île de SALAMINE.
Arrêt en route dans un bar pour le petit déjeuner : pâtisserie (chausson garni de fromage frais ) et café. Pas très réveillé, je renverse le café sur mes genoux et ce seront deux clients Grecs qui viendront à mon aide, en nettoyant les dégats, et de plus, un nouveau café me sera offert : les gens sont adorables.
Nous reprenons la route, dans une circulation assez dense : après tout, nous sommes près de la capitale, réputée pour cela …
Nous trouvons sans problème, et pour un prix ridicule, notre ferry pour l’île de Salamine : petite traversée et nous voilà sur l'île. En route, quelques côtes ardues au pourcentage peu compatible avec notre charge et nos capacités. Nous traversons l’île, puis nous embarquons pour une nouvelle et très courte traversée afin de rejoindre la Grèce continentale.
Nouveau débarquement et recherche de notre itinéraire : quelques hésitations, mais sans doute moins que ce cycliste hollandais traînant charrette et rentrant chez lui également depuis la Crête. Son GPS n’ a plus de batterie, il est un peu perdu, et nous suivra jusqu'à retrouver la route principale vers Corinthe. Nous le perdrons un peu plus loin et nous serons doublés par un couple de jeunes cyclistes, tandem et remorque, finissant un an de voyages les ayant conduit de France jusqu'en Inde en passant par l'Iran puis retour – ça rend humble !!!
Nous discutons agréablement pendant quelque temps avec ces grands voyageurs avant de les laisser filer : leur machine est un peu rapide pour nous.
Nous arrivons au canal de Corinthe vers midi. Arrêt piquenique : le pont qui traverse le canal au ras de l'eau est fermé pour l'instant.
La route principale, elle, passe plus loin, sur un viaduc, loin au-dessus du canal. Il ne nous reste que quelques dizaines de kilomètres seulement pour cette après-midi avant de rejoindre le camping que j'avais repéré. Entre-temps, des nuages se sont 'accumulés, faisant craindre un orage. Nous dressons notre tente, mais il ne tombera que quelques gouttes qui ne gâcheront pas la baignade de Josette. Au loin, cette petite averse forme un bel arc-en-ciel au-dessus des bateaux attendant leur charge au terminal, suffisamment lointain, du port industriel. Petite lessive quotidienne et l’averse ne nous privera donc pas de la possibiloité de repartir le lendemain avec des habits secs.
Le lendemain, c'est théoriquement une courte étape en direction de MYCENES, un site que nous avions envie de revoir. C'était sans compter la rudesse des petites routes que j'avais prévues, qui s'élancent dans la montagne par des pentes tout à fait incompatibles avec nos vélos lourdement chargés …. Nous pousserons donc souvent nos montures, sous les aboiements de chiens heureusement parqués dans leur enclos.
Il sera plus de midi lorsqu'ils nous arriverons enfin à un col d'où nous découvrirons la vallée menant vers Mycènes. Encore une petite dizaine de kilomètres sur un profil descendant, avec vent favorable avant d'entamer une nouvelle montée en direction de notre but du jour. Installation à une heure décente et ainsi nous pourrons le jour même monter vers le site de la ville antique. On nous avait annoncé deux kilomètres de montée « normale ». Ils sont bien là et la pente est quand même suffisamment forte pour cette fin de journée. Nous arrivons enfin, attachons nos vélos près de la billetterie et nous allons, en tenue cycliste (casque compris, un oubli...) visiter le site qui m’a toujours impressionné : les murailles de l’acropole, les blocs de plusieurs tonnes du mur cyclopéen. Nous arrivons à l'entrée principale et à la fameuse « porte des lionnes » devant laquelle se presse le contenu d'au moins une paire de cars de touristes. Il nous faudra attendre de longues minutes avant de pouvoir enfin avoir une vue dégagée et grâce à des touristes de passage nous faire photographier sous la fameuse porte.
Nous déambulons sur le site puis redescendons vers le musée que nous visitons. J'ai toujours une certaine émotion devant ces objets superbes de finesse et de décoration datés d’une époque où nous autres, pauvres jurassiens, en étions encore à pêcher depuis les huttes bordant les lacs de Chalain ou de Clairvaux.
Visite faite, nous reprenons nos vélos et faisons un bref détour vers la présumée « tombe d'Agamemnon » dont la salle principale est également occupée par un plein car de touristes. Les galeries adjacentes, qui étaient ouvertes il y a un tiers de siècle, sont désormais fermées. Fin de cette visite et nous redescendons vers notre campement et la préparation de nos pâtes quotidiennes.
Le lendemain, la remontée que je redoutais vers le col de la veille sera moins difficile que prévu : montée régulière et pourcentage acceptable. Au col nous prenons la route opposée à celle de la veille pour nous diriger à nouveau vers le nord et les berges du golfe de Corinthe. Nous passons près de NEMEE, il est l’heure de notre pause du matin et nous en profitons pour visiter le site archéologique. Une chance : pour les seniors, la visite est gratuite. Elle sera brève avant notre casse-croûte pris sous les yeux envieux d'un chien efflanqué. Nous reprenons la route, les pancartes ne sont pas très claires et nous finirons par manquer un croisement. Heureusement nous nous en apercevrons assez tôt et mon GPS indiquera un chemin rejoignant rapidement l'itinéraire perdu. Courses alimentaires dans un bourg et nous repartons plein Nord vers le golfe de Corinthe, notre camping du jour où nous arriverons en début d'après-midi.
Les deux jours suivants seront consacrés à suivre les côtes du golfe de Corinthe. Là aussi, nous ne chercherons pas vraiment à nous écarter de la route principale. En fait elle est doublée d'une autoroute qui absorbe la quasi-totalité de la circulation. Elle se révèle ainsi parfaitement cyclable et comme la quasi-totalité des routes grecques elle est dotée d'une sur- largeur affectée aux véhicules lents. la première étape nous conduira vers AKRATA, près d’EGIRE. La seconde nous conduira vers Patras et notre départ de Grèce en ferry pour l'Italie. Nous arriverons en face du pont enjambant le golfe de Corinthe à son extrémité occidentale vers midi. Piquenique et baignade sur un petit accès à la mer entre les premières maisons de l'agglomération de RION. Nous aurons ainsi toute l'après-midi pour rechercher notre itinéraire vers le port d'embarquement des ferrys et prendre nos dispositions de départ. La chose sera facile dans la partie urbaine mais, arrivés au port, ce dernier est gigantesque, et l’itinéraire obligatoire nous fera faire plusieurs kilomètres sur la route avant de revenir sur la même distance de l'autre côté des grilles du port avant de retrouver enfin la billetterie et le centre névralgique du port. Nous nous préparerons pour cette deuxième traversée en ferry, tristes de quitter si rapidement un pays où nous nous sommes sentis parfaitement bien..