Le lendemain était consacré à une « étape-repos » d’une cinquantaine de kms en direction d’AURILLAC. C’était sans compter la pluie, qui nous cueille dès la remontée dans la vallée de la Rance. Dommage, cette agréable petite route est superbe !!!
La matinée sera consacrée à atteindre Roanne-St- mary où nous pique-niquons, selon l’habitude récente, dans un abri bus. Trempés dessus et dessous, nous prenons un café bien chaud au café de la place, où l’on nous accueille avec le sourire malgré notre état déplorable.
Descente sur AURILLAC ensuite… contact avec le syndicat d’initiative local : le seul camping de la ville n’est pas encore ouvert. On fait appel la technologie : connexion internet, recherche d’hôtel « bon marché », réservation « en ligne » et l’on se dirige, toujours ruisselants, vers notre logis du soir, l’hôtel AURENA. Accueil sympa, malgré la flaque d’eau qui se forme, sous nos habits, devant le comptoir d’accueil. Nos vélos passerons par le hall pour rejoindre le local qui leur est affecté : pas de problème, pas de soucis, en dépit de notre état et de celui de notre matériel. En outre, on nous affectera une « chambre double », où la place ne manquera pas pour le séchage de nos effets …. Bref, nous bénéficions d’un accueil digne des meilleurs établissements !!!
Pour notre prochaine étape, nous partons confiants et le moral remonté au beau-fixe …. Ça durera bien une bonne heure, le temps de traverser la ville et de se heurter à un panneau indiquant la fermeture du « Pas de Peyrol » qui était au menu de la journée. Re-contact avec le syndicat d’initiative : la chose est confirmée : le col avait été ouvert qqs temps auparavant, mais une nouvelle et abondante chute de neige a de nouveau provoqué sa fermeture. Il n’y a plus qu’à revenir en ville et à prendre la route principale pour passer par la station de Super Lioran. Route principale donc, heureusement assez large et pourvue souvent de sur-largeurs, en direction de VIC sur CERE, avant d’entamer la montée du col. J’espère un peu que le tunnel sera ouvert aux cyclistes que nous sommes…. Il n’en est rien, bien sûr, et il nous faut prendre la route en direction de la station et du col du Fond de Céré !!!
La route débute par une courte portion très pentue … Une grosse centaine de mètre à pied et c’est reparti pour un pique-nique au sommet !!! Grosse satisfaction en passant le point haut de notre randonnée et grande descente (ou quasi) jusqu’à MURAT, où nous trouvons super-marché et camping. Ce dernier est quasi-désert à cette époque de l’année. Nous nous installons pour un repas et une nuit agréable.
Pour la suite, nous ne cherchons à retrouver notre itinéraire initial que plus bas dans la vallée, à MASSIAC, plus exactement. La nationale est toujours suffisamment large et peu encombrée, le profil, toujours favorable et ce changement de parcours sera, somme toute, assez agréable !!
Après MASSIAC, nous suivrons la départementale jusqu’à Lempdes sur Allagnon, avant de trouver les petites routes devant nous mener vers SAUXILLANGES. Notre cheminement, légèrement différent de ce qui était prévu, sera un peu approximatif, mais nous arriverons à l’étape prévue en temps et en heure.
Après une soirée et une nuit sans problèmes, je modifie un peu l’itinéraire prévu pour les jours suivants : la traversée des monts du Forez par Chabreloche et Saint Just Chevalet présente un profil bien assez ardu pour des étapes somme toutes assez longues ( 100 kms avec près de 2.000 m de dénivelé positif, c’est un peu chargé comme programme avec une 20aine de kgs sur la machine !!!) Je fini par opter pour un trajet passant par Saint Dier, Courpières, l’ouest de Thiers, Puy-Guillaume, Ferrières et une nuit à Mayet en Montagne. L’étape suivante rejoindra, par Châtel Montagne, la croix du Sud, Saint Germain Lespinasse et La Bénisson-Dieu le parcours initialement prévu.
La première journée de ce nouveau programme est avalé sans problèmes : quelques vallonnements suivi d’un trajet assez plat dans la vallée de la Dore jusqu’à Puy Guillaume. En dépit de qqs kms sur une route assez passante, la matinée se passera au mieux. L’après midi, pluvieuse comme il se doit, nous conduira vers Lachaux, Ferrières sur Sichon et enfin Mayet en Montagne : longue étape quand même, mais assurément plus abordable que le programme qu’avec trop d'optimisme je m’étais fixé.
Le lendemain, réveil sur sol spongieux et sous la pluie…. Adeptes convaincus du proverbe selon lequel la « pluie du matin n’arrête pas le pèlerin » nous chargeons la tente mouillée, nos carcasses bâchées et nous prenons la route …. Quelques kms, une descente qui gèle nos vieux os, et nous croisons un voyageur pareillement équipé… Silhouette vaguement connue, coup d’œil dans le rétroviseur, et arrêt : c’est notre ami Gérard qui complète, par ce temps abominable, sa collection de « points BPF », il voyage, cependant, d’hôtels en hôtels : sage précaution en ce printemps un peu trop arrosé !!! On échange qqs souvenirs, et, avant de se refroidir complètement, nous reprenons nos routes respectives. Nous serons vite réchauffés : les montées n’en finissent pas et nous prenons de l’altitude … suffisamment pour que la baisse des températures soit bien sensible … et que les gouttes d’eau qui nous fouettent le visage virent et blanchissent : nous finissons notre ascension sous la vrai neige… Certes, elle ne tient pas au sol, mais quand même… la chaleur de la montée est vite oubliée et c’est désormais un froid mordant qui nous envahit. Pire, sur cette route sans cafés ni restaurants, oubliée des hommes, la descente sur Saint Germain Lespinasse s’annonce. Jantes mouillées et patins usés « à la limite », je me crispe pour me maintenir à une vitesse « contrôlable » … Notre « supplice » (en fait, c’en est un !!!) durera jusqu’à cette bourgade, proche de Roanne, et plus exactement jusqu’au Bar Restaurant à l’enseigne des « deux frangines ». Notre arrivée au bar, la flaque d’eau qui coule de nos habits n’effraient ni les clients, ni les propriétaires. On se débarrasse des capes de pluie, on étale pour faire sécher et l’on finit par demander à déjeuner. Malgré notre aspect, tout est sans problème, avec le sourire… une bénédiction après notre matinée « un peu limite » !!! Déjeuner pris et arrosé, nous serions prêt à arrêter là notre étape du jour, si possible dans un local « en dur » et pourquoi pas, chauffé... Il s’agit donc de trouver un hôtel, gîte d’étape ou maison d’hôte prêt à nous accueillir. C’est nos restaurateurs qui se mettent en chasse, ordinateur, annuaire, ou brochures touristiques en main. La perspective d’accueillir deux cyclistes trempés et fatigués n’enchante guère : il semble que, même en cette saison particulièrement pourrie, tout les hébergements soient complets… D’autres, nous sont offerts à des prix prohibitifs …. Bref, après une heure de recherches, nous finirons par prendre congé de nos très serviables et aimables hôtesses. A une altitude plus basse et avec un petit rayon de soleil, nous reprenons la route et, progressivement, nous retrouvons notre énergie. La suite du trajet, jusqu’à l’étape prévue à Chauffailles, en Beaujolais, sera accomplie à une bonne vitesse. Arrivée au camping après l’heure de fermeture de l’accueil… Celui-ci est pourvu de quelques mobil-homes. Nous nous renseignons, nous finirons par contacter la gardienne par téléphone et cette dernière viendra nous en ouvrir un. Cette journée, la plus « hard » de notre périple finira ainsi le mieux possible : local sec, tente et habits séchés, repas consistant et grosse nuit !!!