Dimanche matin, départ et premier problème résolu lorsque j’adapte mes mouvements limités par l’arthrose à la technique d’enfourchement de l’ensemble routier garni de ses bagages…. Descente sur LONS LE SAUNIER pour un premier arrêt et un premier test de comportement de la machine : freinage, ballant lors des changements brusques de direction …. Rien d’insurmontable à première vue et c’est la sortie de ville et l’ultime test avant le début de l’aventure (en fait, la toute première côte !!). Tout de suite, rappel : la charge nous colle à la route de façon quasi- instantanée et le salut ne peut venir que de la rapidité à descendre ses rapports, souvent jusqu’à l’avant dernier (moins de 2 m. sur nos machines). J’étaispsychologiquement prêt : je monte tranquille les quelques 80 m de dénivelé des derniers hectomètres de la sortie de ville. Première descente, puis, dans MACORNAY, la première vraie montée vers GERUGE et SAINT LAURENT LA ROCHE. Nous empruntons la vallée du SURAN, la route traditionnelle de nos grands départs (virées cyclo anciennes ou descentes vers PAQUES EN PROVENCE) . Cheminement lent, et je retrouve ce que j’appréciais dans nos randos « sacochardes » : une vision totale, une certaine lenteur, l’absence de référence à la vitesse ou au temps… et ainsi la signification du verbe musarder. En prime, la découverte de tout un environnement négligé dès que l’effort ou la vitesse nous font courber la tête : la richesse florale des prairies naturelles en cette fin Juin, les moindres détails du paysage… Les premiers plats de la vallée sont une redécouverte et un enchantement. Nous quittons ensuite la vallée du SURAN à notre entrée dans le département de l’AIN, pour passer le col de France et descendre sur BOURG EN BRESSE. Au fil des kilomètres, je retrouve les réflexes de base sur vélo « chargé » (quand on ne l’est pas soi-même ...) : s’économiser au maximum dans les bosses , profiter au mieux des descentes et de son inertie au bon terrain. Les choses ne se passent pas trop mal et j’entrevois avec plus de confiance la suite de cette aventure.
Le pique-nique de midi sera pris au Col de France. Première crevaison (lente…) et première réparation avant la plongée sur BOURG EN BRESSE. A l’entrée de la ville, je mets en route le GPS. Mû par des réflexes anciens, j’en ignore les indications pour suivre bêtement la signalisation officielle ….. (qui m’enverra rejoindre une lointaine rocade au prix de kms supplémentaires…. Bien fait !!). En passant devant l’ancien « foirail » je m’arrête et cherche désespérément le point d’eau potable que je fréquentais il y a qqs décades. Disparu, bien sûr au bénéfice d’aménagements urbains dont l’utilité m’échappe …. C’est en pestant contre les aménageurs d’espaces urbains que je quitte la ville. Quelques kilomètres encore, et, passant devant une salle des fêtes, nous sollicitons les noceurs attablés pour un plein d’eau fraîche. Le début d’après-midi sera consacré à user quelques bosses bressanes et à tester le comportement imbécile de certain automobilistes ( 2 ou 3 % seulement, donc infiniment moins nombreux que les conducteurs lambda, respectueux du code de la Route et de nos nerfs …) Arrivée vers 16 heure à CHATILLON SUR CHALARONNE, après un étape d’environ 100 km et une confiance accrue dans mes possibilités. Bière en terrasse et transfert pour le camping municipal, sa piscine et les activités habituelles de fin d’étape : montage de la tente, douche. Je déplie le siège qui m’est désormais indispensable et je savoure le repos et ce premier succès. J’ai un peu peur du lendemain : nous retrouverons le BEAUJOLAIS et essayerons d’éviter les zones trop urbanisées à l’OUEST de l’agglomération lyonnaise : bosses et secteurs fréquentés à craindre …. Mais, pour l’instant, pâtes, fromage de Comté et une grande nuit de repos.
LUNDI – route fréquentée (mais supportable) vers VILLEFRANCHE SUR SAONE. Je cherche un peu, dans la ville, le cheminement repéré sur la carte. Je finis par mettre en route le GPS pour retrouver « ma » départementale, bien cachée sous des appellations ou indications de directions diverses. J’entrevois l’utilisation potentielle de cet instrument. Si son utilité est négligeable la plupart du temps, il devient précieux dans tous les secteurs où nos spécialistes des « Chaussées » oublient l’existence d’énergumènes désirant (c’est un exemple), quitter VILLEFRANCHE pour rejoindre POMMIERS ou MARCY en empruntant la D 70. Bref, utilité confirmée et j’arrête l’instrument dès que nous sommes replacés sur la bonne route. Je me consacre ensuite aux premières bosses beaujolaises sous un soleil désormais pesant …
Quelques courses, quelques bosses et quelques villages plus loin, nous pique-niquons à l’entrée d’une propriété privée ombragée et agrémentée d’un étang de pêche. Il appartient à un comité d’entreprise et l’on viendra nous préciser que nous pouvons profiter de l’endroit en dépit des pancartes. Pique-nique sympa, donc, et nous reprenons le fil de nos bosses sous un soleil trop abondant à mon goût. Nous avons une première fois modifié l’itinéraire envisagé pour s’éloigner de CRAPONNE et de l’agglomération lyonnaise. Quelques bosses, mais rien de grave et, de toutes façons, il nous faudra passer par SAINT MARTIN DU HAUT et ses 722 m d’altitude…. Tant qu’à faire, nous finirons par opter pour une seconde modification et, après POLLIONNAY, nous prendrons un chemin vicinal pour trouver la route menant au Col de la Luère, au col de Malval et au col des Brosses : itinéraire élevé, mais que j’espère agréablement ombragé, éloigné de la chaleur et de l’encombrement de ma route initiale …. J’avais oublié, cependant que les chemins vicinaux dans les vignobles beaujolais avaient une fâcheuse tendance à afficher des pourcentages conséquents … c’est le cas, et le hameau de PONCE nous verra à côté de nos machines et néanmoins courbés par l’effort …. Un bon kilomètre et notre calvaire cessera au profit d’un replat, puis de pourcentages plus humains. Agréable parcours de crête ensuite par les 3 cols prévus et un parcours largement descendant vers DUERNE, GREZIEU et CHAZELLES LES LYON pour conclure cette seconde étape. On cherche le terrain de camping, qui nous enverra loin de notre route, au bas d’une descente trop longue à notre goût puisqu’il nous faudra la remonter le lendemain. La réception est déserte, elle paraît fermée en ces derniers jours de juin mais le camping est néanmoins peuplé de résidents. Nous nous installons, pensant que la réception serait ouverte le lendemain matin …. Nuit calme et agréable….