De Chitwan à Pokhara, les routes népalaises sont égales à elles-mêmes. Curieusement, elles semblent être en cours d’agrandissement et de rénovation sur de grandes portions tout au long de la route, sans plan d’ensemble apparent, les chantiers alternants avec ceux de réparation des éboulements d’après mousson.
Autant dire que l’affaire prendra quelques heures et que le temps disponible pour se balader dans Pokhara sera bref … le temps pour les jeunes de faire les boutiques, d’atteindre le bord du lac, et, pour nous, de prendre quelques repos. L’hôtel est en rénovation, et n’est guère fréquenté … Brève halte à Pokhara, donc : peu importe, on fera mieux au retour !!!
Pour l’heure, il s’agit de se coucher tôt pour un lever (c’est traditionnel) prévu avant le lever du soleil afin de prendre l’un des premiers vols pour JOMSOM. Le temps est favorable, la chance est avec nous et nous aurons le premier : Tara Air, compagnie bien connue pour ses anciens mais excellents bi-moteurs : 19 passagers, une hôtesse et les pilotes à notre vue. Les procédures sont rapides, l’embarquement aussi et notre envol se fera en même temps que le lever du soleil. Titouan est dans l’excitation du moment ; ça n’a rien d’un vol ordinaire : vol à vue entre les montagnes : le pilotage est celui des premiers temps de l’aviation commerciale. Le début du vol est sans soucis : de l’altitude, les parois sont loin !!! J’aurais quelques angoisses pendant les minutes avant l’atterrissage : on frôle les montagnes … Titouan se rassure en observant l’hôtesse, penchée sur son smartphone et nullement préoccupée par un vol effectué dans de si bonne conditions.
On atterrit sans problèmes, juste une marche un peu longue à notre goût pour traverser le tarmac et l’aéroport de Jomsom. Il nous faudra ensuite rejoindre le lodge et nous installer pour cette journée quasi entière. Notre guide Surya entrainera Geneviève dans la visite du « vieux » village pendant que nous éviterons cette marche, au profit d’une courte visite aux boutiques voisines et, faute de banque ouverte, d’un change « libre » et peu favorable… en cours d’après-midi, marche en direction d’une terrasse de café sympa… Elle sert de base à un trek VTT… le lendemain matin, nous les verrons partir : intermédiaire sans doute européen et trek « riche » : les VTT sont de superbes VAE, valant sans doute plus des 5.000 euros… Il est vrai que Jomsom est au départ de la piste de la vallée du Mustang, toute praticable en VTT… Le retour du café se fera en améliorant notre méthode de déplacement : un sur fauteuil, s’aidant d’une double poussée des cannes, le « pousseur » ainsi aidé profitant de l’aspect « déambulateur » de l’ensemble… Notre guide nous a trouvé un 4x4 dédié à notre équipe … il est du même modèle que celui qui, en 2018, ne partait pas à moins de 9 voyageurs…. Il nous accompagnera pour les jours destinés aux visites de Kagbeni et Muktinath.
Trajet vers Kagbeni le lendemain matin, donc. Sans soucis autres que les cahots de la piste, évités autant que possible, pour ménager la jambe fragile et potentiellement douloureuse de Titouan. L’après-midi sera consacrée à une visite de Kagbéni. Je serai le seul à déclarer forfait, confiant à Geneviève mon appareil photo. La moisson sera bonne : le village, les gens, la vue sur la vallée…
La montée sur Mujktinath le lendemain bous réserve de belles vues. A l'arrivée, on laissera passer notre véhicule jusqu’au pied de notre hôtel : pas de marche donc pour les vieux.
Geneviève visitera le temple et le sanctuaire au-dessus du village avec Surya, Titouan béquillera Juste le temps de faire les boutiques du lieu et nous, nous regarderons passer les pèlerins et les randonneurs.
Il s’agit de l’un des sites majeurs de la religion indouiste. Le pèlerinage d’une vie : beaucoup de monde donc, et une organisation rigoureuse des transports de la ville au temple : chevaux, chaises à porteurs… les préposés « officiels » sont en tenue numérotée, leurs va et vient sont continus…
Côté randonneurs, en revanche, je suis intrigué : quasi personne, alors que nous sommes à la halte prévue normalement après le passage du Torhung la, sur le tour des Annapurna. Quelques VTT également, mais je doute qu’ils soient sur ce circuit.
La nuit sera fraîche et, passés un peu rapidement des plaines jusqu’à notre altitude de 3.660 m, les premiers signes du Mal des Montagnes s’inviteront dans notre nuit. Pas très grave, j’avais prévu de ne rester qu’un jour en haut, désirant prendre du temps dans la descente « routière » de la Kali Gandaki et de rester une journée complète à Pokhara au retour. Le lendemain, au matin, c’est Geneviève qui sacrifiera au rite du temple aux 108 fontaines : se doucher dans toutes. Son pèlerinage fait, nous redescendrons, vers Jomsom tout d’abord. Dans la vallée, sur la piste, ou sur des sentiers tracés dans le large lit de la rivière, des petits groupes de trekkeurs. Peu de monde, quand même, en cette pleine saison. Quelques cyclistes aussi (plus « rustiques » que ceux croisés l’avant-veille !!!).
A Jomsom, en contrebas de la route, arrêt garage : vérification des freins : sage mesure quand on connait la suite….
L’étape du Jour nous conduira à Kalapani, le temps de prendre la mesure de la piste, des passages tracés après les éboulements de la mousson, mais aussi des vues sur les montagnes, sur les villages d’en face, sur la vie dans la vallée.
A l’arrêt, pas mal de randonneurs : le « trek de Jomsom » est semble-t ’il fréquenté, et l’on est dans l’une des localités où, du sentier d’en face, on doive traverser et reprendre un bout de la piste et trouver le gîte et le couvert.
On reprendra la route le lendemain en même temps qu’un groupe de VTTistes qui, à priori, font, soit le trek, soit la piste pour descendre la vallée.
Pour cette nouvelle étape, on continuera sur les « routes de l’impossible’ (pour plagier le ton de l’émission Télé) jusqu’à Tatopani et les sources chaudes. La descente de la piste est toujours spectaculaire, mais, ces jours, la route est bien sèche et nous n’aurons rien eu à craindre en descendant la vallée. Nous aurons profité des vues sur les montagnes, d’une admirable cascade et de l’ambiance de cette vallée. A Tatopani, nous profiterons des bains chauds publics en piscine naturelle… l’endroit est toujours aussi animé.
Pour la suite, ce sera la route et le retour à Pokhara dans le même hôtel, avec la perspective d’une journée complète de visite.