Le Népal était toujours dans nos esprits… mais si lointain.
La Covid, son long emprisonnement, bien trop long : plus de voyages, plus d’activités physiques et, clou sur le cercueil, un probable Covid long et la perte de nos capacités. Une marche réduite à un centaine de mètres pour moi, et pour Josette une petite heure... Mais il m’arrivait encore de rêver …
Au printemps 2023, il ne me restait plus que notre précieuse alliée : une inconscience qui, toujours, nous avait entrainé dans des aventures paraissant hors de portée.
Premières recherches : le prix des billets pour Katmandou. Ce ne sera plus, cette fois, pour un trek mais pour une visite motorisée et donc l’occasion de partir avec ma fille et mon petit-fils. Le vol se fera ainsi depuis Barcelone.
Après le rêve, il est temps de faire le point : les passeports ne pourront pas être à nous pour les vacances d’été : il faut, avec notre moderne administration, prendre rendez-vous et le délai est désormais plus long que pour les plus rares des médecins spécialistes. L’affaire est remise aux vacances d’Octobre.
On plonge : « aléa jacta est » : les billets sont pris et je valide le paiement en songeant, à quelques mois de mes 80 ans : « encore ça que les sinistres officines d’ORPEA n’auront pas ». L’été se passera dans l’attente, partagés entre espoirs et craintes liées aux variations de nos états de santé.
La fin d’été sera pire : Titouan, le petit fils se casse la jambe : tibia-péroné. La perspective est d’au moins 6 semaines ou plus sans marcher… Le bilan passe à un participant limité à 80/100 m de marche, un autre juste un peu mieux et un troisième sur béquilles, bottes de maintien et pas plus de 30% d’appui.
Grave… du côté de notre agence népalaise habituelle : Népal Ecology Trek, ça peut, peut-être, se résoudre : taxi sur tout le trajet, et notre guide habituel Surya en accompagnant bienveillant pour tout le séjour. Je suis heureux de les avoir : quelle agence pourrait envisager une telle configuration de voyage ??? sans doute pas une agence de voyage « classique » de nos pays… Mais, 7° voyage avec eux, des liens se sont tissés… Je regrette de leur imposer nos difficultés, mais eux seuls pouvaient faire cela pour nous : je leur dois le bonheur de ce voyage.
Pratique, je complète notre équipement d’un fauteuil roulant « de transfert » pour les visites de sites, accessoire à partager entre les handicapés, et je demande pour moi et mon petit-fils, une « assistance fauteuil » dans les aéroports de nos vols. Mais l’affaire devient compliquée et je m’en veux d’avoir lancé la chose, avec des difficultés qui retomberont nécessairement sur la seule personne valide du groupe : ma fille. Moi qui croyais me racheter un peu de mes égoïsmes passés…
Mais le vin est tiré. Il n’y aura plus d’incident, à part une prothèse dentaire reçue par moi quelques jours avant le départ, mais impraticable pour ce voyage.
Le voyage commence plutôt bien, on se rassure : l’assistance fauteuil marche bien : les interminables couloirs de Barcelone, les kilomètres de l’escale de Doha seront faciles : handicapés et accompagnants embarqués, convoyés sans problèmes particuliers…
L’arrivée à Katmandou sera plus compliquée : nous serons séparés à la prise des bus destinés à traverser le tarmac : première angoisse, attente, longue attente, avant de se retrouver, de passer (prioritairement) les contrôles, de trouver quelques monnaies...
et enfin d’apercevoir le sourire rayonnant de Puspa, envoyé par l’agence pour nous accueillir. On se congratule, il nous trouvera un (grand) taxi, compatible avec nos infirmités et nous conduira à notre hôtel habituel où nous attend une chambre à un étage également compatible avec nos capacités réduites ! Il est près de 2 heures du matin, heure locale, l’aventure commence….
En fait, bien des difficultés ont déjà pu être surmontées : l’optimisme renaît.