Ce début de semaine fut morne pour le bon peuple : pas d’heureuse annonce, les carabins ne faisaient qu’inquiéter et l’enfermement paraissait sans fin. On se souciait peu de l’avenir, pourtant de sombres spectres se dressaient aux yeux des financiers.
On ne fabriquait plus guère, on ne commerçait pas assez, le monde entier s’était figé dans un grand marasme, et les solutions manquaient.
On envisageait bien de créer grand nombre de billets à ordre afin de permettre à nos commerçants et artisans de passer le cap. Mais le mal durait, les économies fondaient à vue d’œil et, de toutes façons, l’argent que l’on pouvait emprunter ne remplacerait jamais celui que l’on n’avait pas gagné. Nombre de vilains seraient certainement jetés dans la misère.
Pire, dans le monde, on extrayait toujours la belle et bonne matière qui avait fait la fortune de bien des royaumes, mais, faute d’acheteurs et stockée en trop grande quantité, elle ne valait plus rien et ne faisait que coûter. A n’en point douter, de grands naufrages en résulterait en de nombreux pays.
Comme on s’était mis de grandes réglementations, scellées par de bons accords entre états, et destinées à assurer parfaite et totale liberté de commerce et finance, les rois et gouvernants ne pouvaient, même sur leur cassette, ordonner et appréhender les industries malades. Il était loin le temps des manufactures royales de ce bon monsieur Colbert.
Dans nos contrées, la déléguée de la Hanse en cette matière avait rappelé à tous états et avec vigueur les règles rigoureuses du bon commerce, mais la situation était toutefois inédite.
Pour quelques observateurs avisés, elle était bien trop sérieuse pour qu’un retour aux activités puisse redresser la barre de nos vaisseaux.
Et l’on imaginait ces voiliers de la Hanse, voguant, barre bloquée vers l’horizon d’un océan inconnu, sur une terre dont on craignait qu’elle ne fût
plate.
Vu d’ici :
Temps gris et âme chagrine, mais, dieu merci, sans fièvre.
Ame chagrine : je crains le pire pour l’après de nos enfants … La maladie passera (j’espère) mais la crise, même pacifique, sera bien pire : il n’existe, de ce côté-là, et quoiqu’on dise, aucune perspective heureuse….
Je me retrouve sur le terrain de mes collapsologues préférés : pas ceux qui ne voient que les prolongements du seul dérèglement climatiques ou qui courent se cacher/cocher dans la campagne entre les murs de leur jardin …
Non, mais ceux qui constatent la convergence de plusieurs évolutions de tous ordres néfastes ou délétères pour notre société actuelle …. La crise sanitaire actuelle, qu’ils n’avaient peut-être pas prévue, vient s’y ajouter …
ça craint …
Désolé, A demain…
La maison royale fit savoir que le Roi avait communiqué et reçu audience distante de notre très saint Père. Mais il ne s’agissait que de fixer et d’organiser le retour des offices.
Pareillement, on annonça le projet royal d’aller sur les terres de la Duchesse Anne afin d’y rencontrer paysans maraîchers et employés de commerce, eux qui avaient, sans faiblir et au risque de s’exposer au Mal, maintenu les approvisionnements nécessaires à la survie du Peuple.
Celui-ci ne cilla guère : il connaissait déjà ses bienfaiteurs et n’avait nul besoin qu’on les désigne à sa vénération. L’objet du voyage paru mince et, imaginant le Roi parmi les champs d’artichauds, il sembla au peuple que cette scène aurait pu être jouée par son bouffon.
Autour du Roi, on s’agitait toujours beaucoup.
Médecins et savants poussaient toujours à un long et rigoureux enfermement, faute d’étaler de solides connaissances du Mal ou d’exposer leurs progrès. Agitant de nombreux chiffres, ils semblaient être les géomètres de leur ignorance.
Intendants et prévôts sévissaient toujours avec rigueur, suivant à la lettre et parfois au-delà, les édits royaux, souvent au mépris de tout bon
sens. Ils étaient secondés utilement par juges et procureurs qui, oublieux de nos grands principes ou maximes, sanctionnaient durement tout manquement à des édits parfois inconsistants.
Ils étaient devenus semblables à ces monstrueux chats fourrés que décrivait François Rabelais dans son cinquième livre. Hélas, ce n’était pas que littérature.
Le peuple, lui, n’ayant rien à faire sinon penser, se retrouvait dans ses soucis et craintes quotidiennes.
On avait reconnu comme bienfaiteurs nos médecins et tous leurs aides, jusqu’aux plus modestes. On avait enfin vu les gens simples qui nous pourvoyaient en nourriture ou objets essentiels. On s’était reconnus, hommes parmi les hommes au sein de cette communauté. Ces retrouvailles, bien que poussées par la crainte du Mal, étaient comme le résultat heureux de la quête du vieux Diogène, ce grec qui, circulant en plein midi dans les rues d’Athènes avec une lanterne allumée, proclamait : « je cherche un homme » …
Dans ce nouveau et beau cercle, les gens de cour ou de pouvoir n’avait nulle place.
Rassemblés en un conglomérat de privilèges et pouvoirs, ils s’éloignaient du bon peuple, tel une de ces montagnes de glace détachée des pôles.
Dérivant vers des eaux trop chaudes, ils retourneraient bientôt à leur liquide inexistence.
A Pannessières :
Toujours rien, toujours beau temps, toujours debout… autant dire rien : petite balade kilométrique hier, Josette a fini de peindre la barrière, la Tv ressort des films qui ont plus que mon âge : mon dieu, qu’avons-nous fait pour mériter ça …
L’ennui, donc, sauf quand je ponds ces quelques lignes (c’est déjà ça) et le spectacle désolant du naufrage (seulement intellectuel hélas) de nos dirigeants …
Allez, un peu d’humanité dans ce triste monde (mais formule Desproges …)
https://www.youtube.com/watch?v=mjDG3gL3r3k
à demain,
Le Roi :
On ne parla que fort peu de son escapade bretonne.
Certes, on fit portrait de lui, chaussé de bottes de paysan, entre les rangées de légumes d’une prospère et moderne exploitation. On fit aussi rapport de ses paroles, mais le bon peuple savait déjà ce qu’il devait quotidiennement aux croquants qui le nourrissait, aux serfs besogneux et aux valets d’épicerie qui le servait. L’image était faussée et l’initiative royale sombra dans l’indifférence.
Parlant ensuite de la fin de l’enfermement général, il ne fit que reprendre les mots et sinistres prévisions de ses ministres, qui, pour l’essentiel, renvoyaient aux calendes les espoirs de pleine et bonne liberté.
Dans le royaume :
On attendait, avec maigre espoir, les prévisions du Grand Conseil sur les lendemains du grand Mal et le retour à belle vie et pleine liberté.
La déception fut grande : on vit beaucoup d’incohérences dans les déclarations des ministres, on retint surtout la grande volonté du premier conseiller à tenir bien serré le licol et à n’en dégager que la ligne qui tirerait, vaille que vaille, le pays au travail.
Sous les dehors de préserver les sujets de maladie, on limiterait leurs voyages aux seuls contrées ou districts d’où le malin s’était retiré, les autres devant attendre.
La chose était un peu arbitraire, et, comme il se disait aux frontières de la Comté : « Alors, santé chez nous et miasmes outre Brenne ? liberté pour nous et bressans enfermés ? et pour longtemps interdiction de franchir la rivière ? » …
Il n’y avait pas que ça qui semblait fol. Ainsi, on expliquait fort gravement et le visage fermé que le royaume ne retrouverait vigueur et santé qu’à la condition que beaucoup, ayant subi les assauts du mal et l’ayant vaincu, n’en soient protégé. La chose était étrange alors que, en nous tenant enfermé, on voulait précisément éviter que le plus grand nombre ne les subisse.
Et puis, on lanternait sur l’obligation de porter masque et tenir enfermé ses germes et humeurs afin de protéger les autres.
L’académie des savants médecins s’était pourtant enfin prononcée de façon nette dans ce sens. Mais n’ayant établi normes et qualité pour tous modèles, on ne disposait que de peu de ainsi brevetés. Les apothicaires, jaloux de leur licence, ne pourraient en délivrer à tous et l’obligation souhaitée par nos savants ne s’appliquerait que bien plus tard, et seulement dans les calèches portant les ouvriers à leurs métiers.
On voyait bien que ces aberrantes déclarations ne servaient qu’à éluder erreurs et manquements anciens.
Du côté de la Faculté, on n’en pouvait mais. On
cherchait mais ne trouvait, les échéances étaient lointaines et sûrement couteuses. On ne faisait qu’éditer chiffres et nombres, appuyant sur les plus sinistres et en évitant surtout celui des
récents et nouveaux malades, dont la baisse désormais établie pouvait faire naître des espoirs contraires aux vues des gouvernants.
Elle s’égarait aussi parfois. Elle s’était
gaussée de médecins faisant état de remèdes utilisés avec quelques succès, mais découverts de façon empirique et utilisés sans leur accord. Mais voilà que la faculté elle-même entrait dans ce
jeu, se basant sur l’étrange constatation, tout à fait fortuite, de ce que les amateurs de l’herbe à Nicot soient protégés du mal. On se dépêchât d’en proposer l’étude.
Entre incohérences, atermoiements et menteries, le peuple avait le sentiment qu’on le prenait pour bien plus sot qu’il n’était.
Chez nous :
J’enrage …. Le 11 mai, c’est loin, ce ne sera, au mieux, que dans le département (on est cerné de départements infectés !!!) Pour la suite au mieux le 15 juin : je ne vais pas pouvoir tenir… En plus, le sentiment que nous sommes pris pour des cons, que l’on veut nous tenir serré, sur la base de règlements imbéciles, contraires à tous nos principes sacrés, constitutionnels … Une furieuse envie de traiter nos dirigeants de connards, mais ne nous trompons pas : 15 ans d’études et un QI qui est peut-être supérieur au mien, leur imbécilité est feinte.
Il y a des gens qui pensent à Orwell et 1984 (on a déjà gagné 36 ans… mais bon) – en fait, il s’était lourdement trompé : ce n’est pas Big
Browser... c’est simplement une connardocratie : gouvernement par des connards pour des connards … J’aurai du mal
A demain, portez vous
En prime, toujours de Desproges (c’est lui qui m’inspire ou m’amuse en ces temps troublés ..)
https://www.youtube.com/watch?v=UbDD1NMf_k4
A la cour :
Au grand Conseil, on argumentait sans fin pour atténuer l’espoir que chacun mettait dans son élargissement à la date indiquée par le Roi. On pensait le peuple sot et incapable de se prémunir de maladie en prenant toute précaution et surtout en évitant de contaminer, par négligence, ses semblables. Incapable comme petit enfant, il fallait qu’il soit tenu fermement et corrigé au besoin. On ne tolérerait que son industrie, mais certainement pas qu’il prît repos ou loisir, ou qu’il se mis en tête de quitter son district. Le peuple y vit là une insulte.
A son secours, les Médecins de Cour agitaient, comme épouvantail, les désastres du grand mal, lui prédisaient longue durée ou sinistre retour allant, comme leur héraut devant les représentants du tiers état, jusqu’à le comparer à la grande peste qui avait tué la moitié du royaume.
A toutes choses excès fait injure, le Roi fit de son côté. Il convoqua échevins ou consuls pour prendre conseil et voir comment on pourrait concilier la santé des sujets avec leur prochain élargissement. Cela fit désordre, mais le Roi y gagna quelque crédit.
Et l’on se prit à espérer que le Roi, même s’il était toujours honni ou contesté par un grand nombre, fasse preuve d’une plus grande sagesse que ses médiocres conseillers et qu’il asseye plus fermement son trône.
Chez nous :
Le docteur Loupiac est mort, de maladie, de LA maladie.
Il l’avait contracté aux urgences en soignant, au début de l’épidémie, avec les moyens qu’on lui avait donnés : mauvais masque, maigres moyens. Il était celui, ou de ceux, qui défendaient dans notre ville un bon et solide service d’urgence.
Arrivant dans le « grand âge » avec mon vélo et mes maladies, c’est sur lui et son service que je comptais si d’aventure une voiture folle me cueillait ou si une artère faisait des siennes. Sur ces urgences là et pas sur le bel oiseau que l’on nous montrait et qui me porterait vers un hôpital plus grand, plus loin (enfin s’il faisait jour, s’il faisait beau, s’il était disponible). Ma carcasse supportant mal le piétinement des manifs, j’avais peu participé aux actions dans ma ville, mais c’était notre combat, son combat.
Toubib aux urgences, ce n’est pas rien … Soigner à tout va, au fil des malheurs, sans choisir ni l’heure, ni l’homme, ni son mal, ni sa détresse et celle de ses proches, ça laisse songeur. C’est la Médecine, la grandeur des hommes, l’art de soigner ses semblables.
J’évoquais, il y a qqs jours, le vieux Diogène et sa lanterne qui « cherchait un homme ». On en a perdu un … il faudra se remettre à chercher.
Mes vénérés Toubibs n’ont pas eu ni une très belle vie, ni beaucoup de chance. Ils sont dans mon Panthéon, comme ils devraient l’être dans celui de tous : celui-ci les rejoints. Je n’ai pas le goût des formules consacrées. Devenu athée par défaut, j’ai du mal avec la vie éternelle. Mais faites que son esprit, son souvenir demeurent et éclairent ses semblables et tout ceux qui continueront sa lutte.
Hommage rendu, c’est la colère qui succèdera contre ceux : administrateurs et fonctionnaires attachés aux finances plus qu’à l’objet, représentants élus, souvent par surprise ou défaut, tous ceux qui se sont ligués pour patiemment démanteler, déshumaniser, un si bel outil.
Du coup, la seule chanson / video qui me vient … Pas forcément attachée à cela : d’autres terribles circonstances, bien sûr, une guerre, une vrai et un chant qui n’est pas le sien ou le vôtre peut-être, mais une des séquences où je mesure la fraternité et l’humanité des justes luttes : celle-ci, comme, je le crains pour demain, nos futurs combats.
https://www.youtube.com/watch?v=H7ylKMmvGuU
Dans le royaume :
Le Roi dit qu’il était aux affaires. On pense plutôt qu’il prit repos.
Le Conseil n’avait que peu à dire, sauf les habituelles calembredaines.
Hors du royaume, on se gaussait et riait sous cape du royaume de France.
Le peuple maudissait ses dirigeants.
Mais grâce à Dieu, le tribun qui dirigeait les Amériques était bien plus fol et détournait sur lui l’attention et la moquerie du Monde.
Chez nous :
Colère et tristesse sont nos compagnons du moment, mais la vie est quand même belle.
Le temps et maussade mais j’ai envie d’être heureux.
Le bon docteur François Rabelais écrivait ses histoires pour égayer et soigner ses malades. Dans ses hôpitaux on faisait lire, au réfectoire des malades, les gargantuesques aventures sorties de son imagination délirante et passablement surréaliste… Faute de remède adapté, je relis ….
En seconde, à l’occasion d’une composition de récitation, j’en avais déclamé un extrait (nettoyé par MM. Lagarde et Michard) alors que tous mes camarades s’étaient rués sur les cucuteries amoureuses des poètes de la Pléiade. Ça m’a valu le seul prix que j’ai obtenu dans toute ma scolarité.
Je ressors cet extrait, dans sa version originale, pour que vous puissiez vous en inspirer dans votre triste vie de confiné.
« Il dispensoit doncques son temps en telle façon que ordinairement il s'esveilloit entre huyt et neuf heures, feust jour ou non; ainsi l'avoient ordonné ses regens antiques.
Puis se guambayoit, penadoit et paillardoit parmy le lict quelque temps pour mieulx esbaudir ses esperitz animaulx; et se habiloit selon la saison, mais voluntiers portoit il une grande et longue robe de grosse frize fourrée de renards; après se peignoit du peigne de Almain, c'estoit des quatre doigtz et le poulce, car ses precepteurs disoient que soy aultrement pigner, laver et nettoyer estoit perdre temps en ce monde.
Puis fiantoit, pissoyt, rendoyt sa gorge, rottoit, pettoyt, baisloyt, crachoyt, toussoyt, sangloutoyt, esternuoit et se morvoyt en archidiacre, et desjeunoyt pour abatre la rouzée et maulvais aer: belles tripes frites, belles charbonnades, beaulx jambons, belles cabirotades et forces soupes de prime.
Ponocrates luy remonstroit que tant soubdain ne debvoit repaistre au partir du lict sans avoir premierement faict quelque exercice. Gargantua respondit:«Quoy! n'ay je faict suffisant exercice? Je me suis vaultré six ou sept tours parmi le lict davant que me lever. Ne est ce assez ? Le pape Alexandre ainsi faisoit, par le conseil de son medicin Juif, et vesquit jusques à la mort en despit des envieux ».
Allez , portez vous.
A la Cour :
L’assemblée des savants de Cour fit recommandation au Conseil et dit les permissions et mesures pour le relâchement des sujets à la date donnée par le Roi. Les échotiers en prirent connaissance et se hâtèrent d’en donner nouvelle.
Pour le retour des enfants aux écoles, ce ne fut pas surprise, mais retour des interrogations anciennes sur la façon de maintenir les turbulents à distance de leurs camarades ou maîtres.
Pareillement, le conseil de porter masque et de ne pas projeter sur autrui miasmes et germes n’était que de bon sens, à la portée du plus niais des vilains. Mais il faudrait, avant toute liberté, que chacun eut reçu des mains de son intendant ou échevin les instruments utiles.
Cependant, ce que le peuple attendait avec impatience, c’était de savoir s’il pourrait ou non se mouvoir librement, hors de son labeur, pour prendre loisirs ou visiter ses proches.
La docte académie y rechignait. Elle fit expresse recommandation de n’accorder telle faculté que petit à petit, sur longue période et à condition que les intendants du lieu en ai jugé.
De plus, on ne pourrait pas se mouvoir avec son propre fiacre, mais on devrait emprunter les diligences royales et relais de postes au risque d’y côtoyer malades et infectés.
La chose apparut à tous pour ce qu’elle était de stupide brimade, semblable à tout ce que l’on avait fait jusqu’à présent.
Serrant, hors de logique ou propos, la corde qui étouffait le bon peuple,
on pensait affirmer sa volonté et son ardeur à combattre le Mal en faisant oublier impuissance et manquements.
Ailleurs, nos braves carabins se dépensaient sans compter, soignant malades et mourants, observant au près la fièvre et tentant, avec les seules potions qu’ils détenaient, de tirer leurs patients des griffes du mal. Avançant à tâtons dans la nuit de l’ignorance, ils progressaient plus vite qu’en Académie.
Dans la capitale de la Comté, on avait découvert, à force de scrupuleuses observations, l’une des voies que prenait le mal pour nous mettre à bas. On en espérait nouvelle arme pour remettre sur pied les plus atteints.
Par prière et pensée le peuple soutenait et plaçait ses espoirs dans cette
légion de dévoués médecins et soignants. Ils étaient les vaillants soldats attaquant sans relâche la forteresse du Mal, quand docte académie et Grand Conseil ne faisaient qu’élever les murs du
camp retranché d’où était parti l’attaque.
Pannessières :
Temps gris, grise mine… et pour tout dire, « mort aux cons » / mais trop « vaste programme » … Attendons demain.
Mais entre ministres, conseil scientifique et savants auto-proclamés, je ne vois qu’une « bande au professeur Nimbus » telle que le chantais le très regretté Georges Brassens …En prime, pour aujourd’hui :
https://www.youtube.com/watch?v=SaKeQjjzExA&t=42s
A lundi …
Dans le royaume :
Chacun attendait le retour aux lucarnes du Roi ou du premier conseiller afin de connaître le sort qui serait le sien dans l’après 11 mai, les libertés qu’on voudrait bien lui donner, selon le cas, en loisirs ou commerce.
Tout se devait décider ce lendemain : le premier, à la triste figure, ferait, après le Roi, déclaration des décisions prises. Il s’en irait ensuite les présenter aux représentants du tiers état afin que, sans remontrances, il les enregistre.
En dépit des protestations virulentes des trublions habituels, la chose était acquise. Aux lucarnes et gazettes parlées, les chroniqueurs et parleurs patentés se tenaient prêts à débattre.
Mais, après ce qui s’était su de l’avis de la savante académie, bien des choses, fort peu réjouissantes, paraissaient acquises et il semblait bien que la Messe fût déjà dite.
On retourna, tristement à ses
affaires.
Chez nous :
Une encore belle journée : c’est toujours la sècheresse, le Doubs est déjà partiellement à sec.
Le printemps brûle et les lilas sont fanés. Bon, on nous promet une grosse pluie cette nuit ou demain … mais quelques jours de pluie ne suffiront pas. Le mauvais temps doit attendre et guetter nos prochaines sorties de déconfis (nés – je sais, c’est limite …).
Notre moral de vieux en prend un coup avec leurs conneries d’interdiction de nature ou balade. Après un hiver pour moi trop statique, une reprise vigoureuse était nécessaire. A la place de ça, attaché au pieu, sans perspective de voyage. La vie devient celle de ces vieux « en maison », un temps long et sans consistance qui fait entrevoir et craindre nos très vieux jours. Un truc à vous foutre le cafard.
D’accord, c’est juste un coup de blues parce que je crains de ne pouvoir partir en balade dès le 12 mai … et, ne craignez rien, mes projets ne sont qu’en jachère, ou simplement remisés : mes itinéraires sont déjà tracés sur Openrunner, les vélos sont à peu près en état, le matos bien rangé à sa place et l’assistance électrique viendra suppléer à mon manque d’entrainement.
Je suis plus incertain pour le Népal : l’échéance est plus lointaine et mon « périmètre de marche » en a pris un vieux coup. Mais j’aimerais tant y retourner, revoir ces amis… Hier, en retrouvant le petit montage photo que j’avais fait alors, je pensais au terrible séisme qu’ils avaient subi il y a 5 ans, à eux qui sont à nouveau dans la crainte : la maladie, chez eux, ce n’est pas l’hôpital gratuit et puissamment équipé.
Je pense aussi à tous ceux qui, par le monde, n’ont aucune protection contre elle.
Pour ceux qui ne l’avaient pas vu … le Népal vu dans l’émotion de leurs épreuves passées – très brouillon, mais c'étais sur l'émotion …
http://www.kizoa.fr/Montage-Video/d19879381kP144192947o2l1/souvnepal
A demain …