Comme les années précédentes, nous cherchons un trek à faire avant d’entamer l’hiver.
Un projet Corse sur le gr20 doit être remis à plus tard, mais je trouve dans les multiples propositions de trekking un secteur qui me paraît intéressant : le sud-ouest de la Crête. Cela dit, les propositions d'agence sont toujours un peu limitées : quatre jours et demi seulement de marche pour une semaine complète en Crète.
Nous décidons donc d'organiser nous-mêmes ce trekking sur la base du sentier européen E4 entre ELAFONISI et CHORA SFAKION. Sur ce trajet, aucun problème d'hébergement : à chaque étape il y a des localités « touristiques » et des hôtels ou chambres à louer. Nous pourrons ainsi voyager « légers », sans tente ni matériel de cuisine.
Le déplacement aérien est vite retenu (Transavia – low coast made in Air France) et nous embarquons le mercredi 8 octobre de Lyon. Départ avant les aurores, vol court et arrivée à Heraklion peu avant 11 heures du matin. On cherche la station de bus qui nous mènera centre-ville: 400 m à peine et nous voilà partis pour la station de bus « A »qui doit nous amener déjà à Hania puis ensuite en direction de la côte sud de la Crête. Les choses s'enchaînent sans problème : le chauffeur du bus nous arrête près de la station A, vers le port d'Heraklion et nous embarquons pour Hania et un trajet en bus d'environ 2h30. De là, il nous faudra attendre un autre bus en direction de PALEOCHORA, la destination finalement choisie, et qui nous permet d'arriver le plus rapidement sur les lieux de notre trek.
Arrivée en fin d'après-midi et nous nous dirigeons vers le gîte repéré sur le « guide du routard ». Là, on nous explique que c'est complet, mais, comme nous pourrons le constater, il n'y a jamais de problème : on téléphone à notre place et on nous trouve une chambre située à deux pas…. Accueil souriant, installation et repas au snack de notre première adresse : repas correct, pas gastronomique, mais, comme partout sur l'île, des choses simples et surtout des prix très abordables.
Le lendemain de cette longue journée de voyage, on attaque notre rando, en partant à contresens du sentier pour revenir à l'extrême ouest de l'île : à ELAFONISI. Le trajet débute théoriquement par 8 km de route goudronnée. Cela ne nous enchante guère, et nous attendrons le car local qui nous mènera à KOUNTOURA, au début de la partie « pédestre ». À l’arrêt de bus, nous rencontrons un couple de Français qui se décidera à faire le même parcours que nous : Il visite la crête le nez au vent en se laissant guider par les circonstances et les quelques balades indiquées sur les guides touristiques …. Une autre façon de visiter l’île …
Le bus arrivera avec beaucoup de retard et la matinée sera bien avancée lorsque nous commencerons à marcher. Nous prenons rapidement contact avec ce qui sera le quotidien de cette semaine : un temps très chaud, un peu d'humidité apportée par la mer (nous transpirons beaucoup), et un sentier finalement assez difficile, entres pierres, sable mou et ajoncs.
J'avais avisé une grande piste qui me semblait aller dans la bonne direction, nous négligeons et poursuivons quand même sur le sentier : c'était un bon « raccourci », mais notre parcours suit la côte d’assez près et offre de belles vues sur les rivages de la mer libyenne. Au bout d'une grosse heure de marche, nous finirons par trouver notre première plage de baignade. Les environs sont quasi déserts et nous ferons là une agréable pause avec bain « nature » et pique-nique.
Nous reprenons le sentier, passons près d'une chapelle entourées d’un troupeau de chèvres crétoises. Ensuite, nous redescendons en direction de la mer : le sentier est relativement bien balisé, il faut simplement éviter de se fourvoyer sur les nombreuses traces desservant soit les plages, soit des maisons isolées. Il est cependant assez facile de décoder le balisage du sentier (poteaux et marques jaune et noir), peut-être moins fréquent que dans nos contrées mais relativement constant. Il suffit, en fait, de se réorienter périodiquement ou de veiller à ne pas s’en éloigner trop. Nous rencontrons également un autre couple qui se fait quelque souci car la progression est lente et il faut arriver impérativement avant 16 h:00 pour prendre le bateau pour PALEOCHORA.
Nous continuons sans trop de problème en dépit de rochers, buissons épineux et sables mous. Vers 3 h 00 de l'après-midi, émergeant d’un chaos de rochers rappelant celui de Montpellier le Vieux, nous apercevons une superstructure étrange qui s'avérera être celle de notre bateau. Celui-ci est en effet arrimé sur un simple quai, appuyé sur les rochers au milieu de nulle part et à bonne distance d’ELAFONISI.. Nous nous installons sur ce superbe bateau, ancien et construit tout en bois. C'est en buvant une première bière que nous attendrons l'heure du départ et une courte navigation nous ramenant à notre gîte du soir. Agréable première journée donc… repas du soir au snack qui nous avait accueilli la veille.
Le lendemain, sac au dos et départ à travers PALEOCHORA, le long du rivage et parmi les nombreuses constructions ou gîtes hôteliers qui forment l'essentiel de l'agglomération. En sortie de ville, il suffit de suivre le rivage pour retrouver le balisage du sentier E4. Le trajet jusqu'à SOUGIA se fera essentiellement le long de la côte, tantôt sur la plage avec parfois des passages un peu pénibles dans le sable et d'autres tout aussi pénibles sur des roches acérées. Toutefois, sans hâte excessive, en profitant du temps et de l'endroit, en s'arrêtant pour quelques photos ou pour un arrêt baignade, la marche sera agréable et nous arriverons assez tôt vers l'ancien port antique de LISSOS. À l'ombre des arbres abritant le site archéologique (nous ne visiterons pas : il est d'ailleurs fermé…) , nous profiterons de la source et des aménagements sur lesquels de nombreux marcheurs se reposent déjà. Après ce court arrêt, nous descendrons à la plage de LISSOS, desservie, elle aussi, par un bateau-taxi, pour un arrêt baignade. Nous en repartirons, au prix d'une courte montée, vers notre but du jour : SOUGIA. Trajet agréable, nous passons près d'un château puis redescendons au bourg, qui, comme sur toute cette partie de la côte, est , en fait, un rassemblement de gîtes, hôtels et restaurants. Tout est tourné vers le tourisme et ceux-ci sont nombreux. On trouvera rapidement l'un des gîtes, cités par le guide du routard, et doté lui aussi d'un restaurant. Pas de problème d’installation, là non plus : agréable accueil, tout est parfait si ce n'est la dimension ridicule des douches et de la salle de bains.